Lundi 05 mai 2025, le Secrétaire général de la Présidence, Pr Guy Rossatanga Rignault, a dévoilé une nomination qui redessine les équilibres politiques au sommet de l’État. Séraphin Moundounga, ancien ministre de la Justice et figure en retrait depuis 2016, est désormais Vice-Président de la République. Une décision qui s’inscrit dans une stratégie de consolidation du pouvoir autour de personnalités à forte légitimité.
Séraphin Moundounga avait quitté le Gabon après les contestations entourant la réélection d’Ali Bongo. Depuis son exil en France, il est resté discret mais attentif, marquant une rupture avec la scène politique nationale. Son silence de près de sept ans lui a conféré un statut à part : celui d’un homme d’État en réserve, dont le retour ne pouvait passer inaperçu.
C’est à la suite du « Coup de la Libération » du 30 août 2023, qui a renversé le régime Bongo, que Moundounga a refait surface. Son retour s’est accompagné d’une réhabilitation progressive : d’abord nommé à la tête du Conseil économique, social et environnemental, il s’est imposé comme une voix écoutée dans les coulisses du pouvoir de transition.
Le 02 mai 2025, son départ de cette institution pouvait laisser penser à une mise à l’écart. Il n’en était rien. Moins d’une semaine plus tard, le président Brice Clotaire Oligui Nguema révélait son intention réelle : intégrer Moundounga au plus près du cœur du pouvoir, comme Vice-Président. Une montée en responsabilité qui s’est jouée dans la discrétion, mais qui pèse lourd sur l’échiquier politique.
Avec cette nomination, le tandem Oligui–Moundounga affiche une volonté de stabilité et d’ouverture. La trajectoire de l’ancien ministre de la Justice, entre rupture et retour, résonne avec les attentes d’une population en quête de repères. Le pouvoir exécutif prend ainsi une nouvelle allure, avec des visages porteurs de mémoire, de rupture, et de promesses à venir.