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dimanche, décembre 8, 2024

Quand Alain-Claude Bilie-By-Nze rappelle subtilement aux prélats du Gabon que la politique est l’affaire du pouvoir temporel, non spirituel

Le premier ministre et une grande majorité des membres du gouvernement ainsi que le haut commissaire général de la République, ont assisté dimanche 29 dernier dans l’antre de la paroisse Saint-Pierre de Libreville à la messe épiscopale dite pour la clôture de la 30e assemblée plénière des Évêques du Gabon.

A en croire le secrétaire général de la conférence épiscopale du Gabon, le climat politique actuel se caractériserait sur le plan social par une mauvaise répartition des richesses, un taux de chômage relativement élevé surtout des jeunes. Le réseau routier demeurerait impraticable dans plusieurs régions du pays.

Et, de poursuivre : « on déplore encore des détournements au détriment de projets de développement. Par conséquent, le tissu économique local reste faible. La politique de l’habitat ne répond encore pas aux attentes de la population, par ailleurs la pression fiscale galopante n’aide ni les opérateurs économiques ni les ménages ».

Quant à l’abbé Michel Ange Bengone Othoungha, il a indiqué que « l’élection présidentielle prévue cette année au Gabon approche inexorablement. La situation socio-politique dans notre pays présente quant à elle des signes d’inquiétude et quelques espoirs. Notre analyse révèle des nuages à l’horizon, les mêmes causes produisant les mêmes effets ». Avant cela, les évêques avaient demandé à la population de s’inscrire massivement sur les listes électorales.

Face ces messages, très fortement politique, comme à tous ceux du même acabit délivrés à cette occasion, le chef du gouvernement s’est fait un devoir de recarder le débat. « Le message sur une meilleure prise en compte des questions sociales rejoint les 12 points de ma déclaration de politique générale », a-t-il rappelé quelques heures après avoir assisté à l’office.

« Quant aux questions électorales », a renchéri le chef du gouvernement, « elles seront abordées lors de la concertation politique décidée par le Président de la République, Chef de l’État, Son Excellence Ali Bongo Ondimba ».

Une façon, polie et ferme, de rappeler aux Evêques que le pouvoir spirituel n’a pas, en République, à s’immiscer sur le territoire du pouvoir temporel.

Toutefois, ces déclarations de l’Eglise catholique représentent-elles une bonne nouvelle pour l’opposition gabonaise ? Pas nécessairement estime ce professeur en science politique de l’UOB.

« D’une part, il ne faut pas exagérer l’influence politique des Eglises en matière électorale, en particulier chez les moins de 50 ans. D’autre part, le fait que l’Eglise catholique prend ainsi la parole s’explique notamment par la faiblesse de l’opposition.

Si l’opposition faisait entendre sa voix, l’Eglise, qui ne s’expose jamais de gaité de cœur, n’aurait pas à faire de telles sorties publiques qui peuvent être diversement appréciées », analyse l’enseignant universitaire.

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