À peine les résultats officiels publiés, Emmanuel Macron a décroché son téléphone. Le président français a personnellement félicité Brice Clotaire Oligui Nguema, tout juste élu président de la République gabonaise avec 90,35 % des suffrages exprimés. Un geste diplomatique à la fois rapide et symbolique, qui marque la volonté de Paris de reconnaître la nouvelle donne politique à Libreville.
Le coup de fil s’est déroulé alors que le président élu se trouvait encore au Quartier général des Bâtisseurs, entouré de sa compagne Zita Oligui Nguema, des figures clés de la transition gabonaise, et de nombreux sympathisants. Dans une atmosphère de liesse mêlée de solennité, les partisans ont suivi en direct l’annonce des résultats par le ministère de l’Intérieur, sous une grande tente dressée pour l’occasion.
En saluant publiquement cette victoire, la France réaffirme son attachement aux relations bilatérales avec le Gabon, pays avec lequel elle partage un passé colonial devenu, au fil des décennies, une coopération stratégique sur les plans économique, politique et sécuritaire. Ce coup de téléphone présidentiel évoque aussi une certaine continuité, rappelant les pratiques d’après scrutin sous Omar Bongo, où Paris figurait souvent parmi les premières étapes diplomatiques.
Le message est clair : Paris entend maintenir une ligne de communication ouverte avec les nouvelles autorités gabonaises, tout en observant à distance les évolutions du régime issu de la transition. Ce positionnement s’inscrit dans une approche pragmatique, à l’heure où les équilibres africains se redessinent et où les partenariats historiques sont mis à l’épreuve.
Avec cette première marque d’attention, l’Élysée tente de conjuguer prudence et reconnaissance. Une manière de ménager à la fois les attentes de la diplomatie française en Afrique et les dynamiques internes d’un pays qui entame une nouvelle séquence politique, après plusieurs mois d’incertitudes.
