Dans la réflexion sur la crise politique actuelle, Ike Ngouoni Aila Oyouomi propose une réponse directe et incisive à la tribune d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue, publiant une analyse qui vient remettre en question la primauté de la procédure juridique sur les réalités politiques d’une transition. Pour lui, au cœur de cette période charnière, la légitimité politique, et non uniquement la légalité, doit guider les décisions.
L’élection présidentielle du 12 avril 2025, selon Ike Ngouoni, ne doit pas être réduite à une simple formalité juridique. Elle trouve sa genèse dans une rupture démocratique qui dépasse les considérations légales, celle d’un rejet de l’ancien régime et d’un besoin de refondation. Pour le leader politique, l’option de la transition est un choix stratégique : il s’agit de remettre le pouvoir entre les mains du peuple, tout en amorçant un processus démocratique au sein duquel le suffrage universel devient l’outil central pour la reconstruction républicaine.
Il souligne ensuite une distinction cruciale entre la légalité et la légitimité. En effet, si la prestation de serment devant la Cour constitutionnelle de la Transition est juridiquement imparfaite, elle représente un choix politique nécessaire pour éviter tout vide institutionnel. Ce geste, bien que critiqué sur le plan strictement légal, est, selon lui, une étape indispensable dans l’application concrète de la Constitution.
Concernant la séquence des élections, Monsieur Ngouoni défend le choix de consacrer d’abord la présidence avant d’organiser les législatives. Ce choix, loin d’être arbitraire, est une démarche démocratique réfléchie, car sans une présidence légitimée par le peuple, le Parlement ne pourrait opérer dans une légitimité pleine. C’est également une façon de garantir que la fonction présidentielle, porteuse de sens, guide le pays dans la stabilisation de ses institutions.
Enfin, le défi de la transition est de la mener à son terme de manière ordonnée et cohérente. Ike Ngouoni Aïla Oyouomi plaide pour l’organisation rapide des élections législatives et la mise en place d’une Cour constitutionnelle compétente, ainsi que l’adoption de lois organiques en phase avec la Constitution de 2024. Il insiste sur l’importance de prendre en compte la légitimité populaire dans cette quête de reconstruction, la plaçant au centre des décisions politiques qui façonneront l’avenir de la République.