Le 13 février 2025, la ville de Mitzic, située dans la province du Woleu-Ntem, a été le théâtre d’une confrontation politique inquiétante. L’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, en tournée avec sa plateforme « Ensemble pour le Gabon », a été pris à partie par des manifestants hostiles. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des individus assiégeant l’hôtel où séjournait la délégation, proférant des menaces explicites à l’encontre de Bilie-By-Nze. Certains manifestants ont été entendus déclarant : « Si Bilie-By-Nze traverse là, je lui mets les plombs. »
En réponse à ces événements, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a appelé au calme et à la tolérance. Lors d’une visite à Cocobeach, il a affirmé : « Il ne faut pas les chasser« , rappelant que « le Gabon nous appartient à nous tous« . Cette déclaration vise à apaiser les tensions et à promouvoir l’unité nationale, malgré les divergences politiques.

Les tensions entre Oligui Nguema et Bilie-By-Nze ne sont pas nouvelles. Ce dernier accuse le président de la Transition d’avoir usurpé le pouvoir et plaide pour un retour à un gouvernement civil. En retour, Oligui Nguema souligne le passé politique de son adversaire, rappelant que Bilie-By-Nze a servi sous les présidences d’Omar et d’Ali Bongo, et l’associe à un système ayant conduit le pays à la ruine. Il questionne : « Après 20, 30 ou 40 ans au sommet de l’État, qu’ont-ils fait pour le Gabon ?«
À l’approche de l’élection présidentielle prévue le 12 avril, le climat politique se tend davantage. Oligui Nguema, se positionnant comme une figure nouvelle sur la scène politique, cherche à mobiliser la population en mettant en avant son absence d’implication dans les précédents régimes, contrastant avec la longue carrière politique de Bilie-By-Nze. Cette stratégie vise à offrir une alternative aux Gabonais, lassés par des décennies de gouvernance inchangée.
L’incident de Mitzic met en lumière les défis persistants liés à l’intolérance politique au Gabon. Malgré les promesses de démocratisation, des pratiques d’intimidation subsistent, rappelant les contradictions d’une transition militaire confrontée à la réalité du terrain. La réaction d’Oligui Nguema, appelant au respect et à l’unité, souligne la nécessité d’un dialogue inclusif pour construire un avenir politique stable et pacifique.