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samedi, décembre 7, 2024

La France, si prompte à donner des leçons aux autres, se fait admonester par le FMI

Dès l’année prochaine, la France doit commencer à assainir ses finances. C’est la sommation qui lui a été faite par le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport rendu public ce lundi 21 novembre.

Depuis le siège l’institution à Washington, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Si l’institution de Bretton Woods a délivré un satisfecit au Gabon il y a quelques jours pour ses très nombreux efforts lui ayant permis de ramener en deux ans la dette du pays de 78 % du PIB à 55 %, il a, dans un rapport paru hier, vigoureusement fustigé à l’inverse l’itinéraire, qu’il estime dangereux, des finances publiques françaises.

Avec le gel des prix de l’électricité et du gaz, les chèques énergétiques, les remises sur les prix du carburant, le soutien aux entreprises… La France n’a fait qu’engrangé les dépenses depuis un an, évaluées par le FMI à plus de 2 % de son PIB.

Ces dépenses ont pesé sur des finances publiques déjà fortement dégradées par la pandémie de Covid-19 au cours de laquelle le gouvernement a particulièrement financé le chômage partiel et les fermetures de commerces au titre du « quoi qu’il en coûte ». « Il est justifié de commencer la consolidation budgétaire en 2023 », analyse le FMI dans les conclusions d’une mission d’évaluation économique relative à la France.

Il s’agit sans le moindre doute d’une critique à peine envers le gouvernement français accusé de « procrastiner », autrement dit de retarder la mise en place de réformes plus inéluctables. Le gouvernement table sur un déficit public à 5 % l’an prochain contre 4,9 % cette année, et prévoit de revenir sous la barre des 3 % en 2027, là où ses grands voisins sont quasiment tous certains d’un retour plus rapide à ce niveau.

L’institution de Bretton Woods, qui envisage toujours une croissance de 0,7 % en 2023 en France, appelle tout de même à « un ajustement soutenu » pour ramener le déficit à 0,4 % du PIB d’ici à 2030 en se fondant sur la réduction de la croissance des dépenses courantes, notamment celles relatives à la pandémie ainsi que la crise énergétique.

D’après l’Institut national français de la statistique (INSEE), dès la fin du deuxième trimestre 2022, la dette publique française s’est établie à 2 916,8 Md€, ce qui correspondant à 113,3 % du PIB. La France paie le prix de dépenses publiques excessives.

Résultat : le poids des prélèvements obligatoires (impôts, prélèvements sociaux, taxes) y est particulièrement.

Toujours selon l’INSEE, en 2020, la part des prélèvements obligatoires s’est établie à 47,5 % du (PIB) en France et à 41,3 % dans l’ensemble de l’Union européenne à 27 pays. La France est donc le deuxième pays le plus mal classé juste après le Danemark. A la décharge du Danemark, le rendement de la dépense publique (ce que les citoyens retirent en services par rapport à ce qu’ils payent en impôt) est nettement supérieur, où le poids de la dette est bien moindre (31,7 % du PIB à fin juin 2022) et où les déficits sont beaucoup plus maitrisés.

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