L’annonce d’un remaniement ministériel par le Pr Guy Rossatanga-Rignault, prévue ce mercredi 15 janvier 2024, suscite de nombreuses interrogations. Qui parmi les membres de l’équipe dirigée par Raymond Ndong Sima restera en place, et qui sera appelé à céder sa place ? Ce réaménagement, bien qu’attendu, semble répondre aux tensions croissantes liées aux défis socio-économiques et politiques du moment.
Si le gouvernement Ndong Sima avait, au départ, nourri les espoirs d’un véritable renouveau, ces attentes se sont progressivement effritées. Les défis majeurs, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’emploi et des affaires sociales, ont ébranlé la confiance populaire. La promesse de la Transition, portée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, nécessite désormais un souffle nouveau pour retrouver l’adhésion des Gabonais.
L’équipe sortante n’a pas su surmonter certains obstacles cruciaux. Les problèmes d’approvisionnement en eau potable et d’électricité, pourtant prioritaires pour les populations, restent largement non résolus. Ces défaillances récurrentes ont accru le mécontentement, et les scandales ayant entaché la gestion publique n’ont fait qu’exacerber une situation déjà délicate.
En matière économique et financière, l’incapacité à générer des ressources suffisantes pour respecter les engagements de l’État envers ses créanciers et assurer un fonctionnement optimal a aggravé la crise. À cela s’ajoutent des mouvements d’humeur persistants dans des secteurs névralgiques tels que la justice, l’éducation, les transports, et la fonction publique, reflétant un profond malaise institutionnel.
Malgré une trêve sociale obtenue au début de la Transition, la résurgence des grèves et des revendications, y compris au sein de la diaspora, démontre la nécessité d’un véritable changement stratégique. Le gouvernement doit désormais proposer des réponses concrètes pour restaurer la confiance et apaiser les tensions à l’approche des premières élections de l’ère post-transition.
Ce remaniement, crucial pour le chef de l’État, marque une étape charnière. Il ne s’agit pas seulement de redistribuer des portefeuilles ministériels, mais de redonner à la Transition sa légitimité et son élan. À travers cette décision, le président Oligui Nguema montre sa détermination à corriger les failles et à répondre aux attentes d’un peuple en quête de renouveau.