La communication publique au Gabon peine à capter l’attention des jeunes, malgré des tentatives de réforme portées par des acteurs comme Ike Ngouoni, ancien responsable de la communication présidentielle. Les formats traditionnels, encore largement dominants, créeraient selon cet expert en communication, une distance entre les institutions et une population connectée en quête de contenus plus dynamiques.
D’après lui, depuis des décennies, les comptes rendus d’audience et les allocutions ministérielles rythment la communication officielle. Ces formats, perçus comme rigides et peu engageants, s’inscrivent dans une routine qui peine à susciter l’intérêt des jeunes générations. La prédominance de ces outils témoigne d’une approche ancrée dans des pratiques formelles, loin des attentes contemporaines.
Le compte rendu d’audience s’est imposé comme un exercice protocolaire où la mise en scène l’emporte sur le message. Les échanges restent souvent figés, illustrant une communication descendante qui ne favorise ni l’interaction ni l’engagement. Ce modèle contrasterait, aujourd’hui, avec les habitudes numériques des jeunes, adeptes de formats courts et participatifs.
Les allocutions ministérielles, diffusées dans leur intégralité après le journal télévisé, peineraient également à retenir l’attention. Leur longueur et leur ton technique les éloigneraient des préoccupations quotidiennes du public, accentuant la déconnexion entre les institutions et la société.
Pour réussir cette transformation, l’adoption de formats courts, visuels et interactifs apparaît incontournable. Les réseaux sociaux et les plateformes numériques offrent des leviers puissants pour diffuser des messages accessibles, stimuler la participation et rapprocher les citoyens des institutions.
La modernisation de la communication publique au Gabon constitue une opportunité de renforcer l’engagement civique. En ajustant les canaux et les contenus aux attentes des nouvelles générations, le gouvernement pourrait renouer le dialogue avec une jeunesse désireuse de s’impliquer davantage dans la vie publique.