Alors que la gratuité de la scolarité est un engagement fort du président, certains chefs d’établissements continuent d’imposer des frais injustifiés. Face à cette désobéissance, Camelia Ntoutoume-Leclercq, ministre de l’Éducation nationale, n’a pas tardé à réagir. Dans une note largement partagée sur les réseaux sociaux, son Secrétaire général, Laurent Mouity-Mabika, a fait part de la « colère » du ministère face aux nombreux abus constatés.
Dans cette note incisive, il est révélé que plusieurs chefs d’établissements, bien que formellement identifiés, exigent toujours des frais d’inscription, de participation à l’Association des parents d’élèves (APE), et même des rames de papier avant de permettre aux élèves d’accéder aux salles de classe. Ces pratiques sont contraires aux récentes mesures prises par le gouvernement en faveur de la gratuité scolaire, rappelées à maintes reprises.
Laurent Mouity-Mabika a qualifié ces actions de « dérapages », soulignant qu’elles constituent une faute administrative grave. Il évoque une insubordination manifeste, violant les directives claires émises dans le communiqué du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) ainsi que dans une circulaire ministérielle du 13 septembre 2023. La tolérance zéro a été annoncée, et les responsables sont sommés de se conformer aux directives.
Pour les parents d’élèves, ces dérapages sont une source de frustration. Dans la quasi-totalité des établissements publics, les familles sont confrontées à des frais qui n’auraient jamais dû leur être imposés, brisant la promesse d’une scolarité gratuite pour tous. À l’aube de l’année scolaire 2024-2025, ces pratiques mettent à mal la confiance dans le système éducatif gabonais.
Les établissements catholiques, eux aussi, ne sont pas épargnés par la controverse. Bien que les élèves y soient orientés par l’État, leurs parents ont été invités à avancer les frais de scolarité. Monseigneur Jean Patrick Iba-Ba, archevêque de Libreville, a évoqué les difficultés financières rencontrées par ces écoles, liées aux retards de remboursement de l’État, justifiant ainsi ce « préfinancement » imposé aux familles.
Alors que la rentrée approche, l’intervention musclée de Camelia Ntoutoume-Leclercq marque un tournant décisif. Il est désormais clair que le ministère ne tolérera plus ces pratiques qui ternissent l’image du système éducatif et mettent en péril l’accès à l’éducation pour tous. Reste à voir si les responsables épinglés se plieront enfin aux directives présidentielles.