À peine investi, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a tenu à envoyer un signal fort. Ce 5 mai, depuis le Palais du Bord de mer, il a honoré treize figures de l’ombre, architectes du redressement économique du pays, en les élevant au rang de Grand Officier de l’Ordre national du Mérite gabonais. Ce geste, bien plus symbolique qu’il n’y paraît, trace les contours d’un mandat résolument tourné vers la consolidation budgétaire et la crédibilité internationale.
Ce premier acte présidentiel s’inscrit dans une stratégie affirmée : replacer l’État gabonais sur les rails de la discipline financière, restaurer la confiance des créanciers, et réaffirmer l’engagement du pays envers ses partenaires. L’opération « Mouele », qui a permis un reprofilage partiel de la dette et une mobilisation inédite de financements, constitue le socle de cette nouvelle dynamique. Le président n’a pas attendu pour saluer ceux qui ont permis sa réussite.
Parmi les décorés, plusieurs noms incarnent cette transition budgétaire : Charles M’Ba, ministre des Comptes publics, ou encore Henri-Claude Oyima, PDG de la BGFIBank, ont joué un rôle déterminant dans la stabilité financière de l’État. Le chef de l’État a également mis en lumière les piliers techniques de l’opération, comme Jean Gaspard Ntoutoume Ayi et Luther Abouna, garants d’une exécution sans faille.
Cette reconnaissance ne s’est pas arrêtée aux frontières nationales. En honorant des figures du secteur bancaire africain comme Tony Elumelu (UBA) ou Jérémie Ahori (Ecobank), le Gabon affirme sa volonté de s’ancrer dans un réseau financier continental et de peser davantage dans les négociations économiques multilatérales. Le rôle de Mays Mouissi dans le volet climatique des discussions internationales a aussi été salué.
En valorisant l’expertise plutôt que les allégeances, Oligui Nguema donne un avant-goût du style de gouvernance qu’il entend imposer. À travers cette cérémonie, c’est toute une philosophie de l’action publique qui se dessine : celle d’un État sobre, respecté, et fondé sur la compétence. Un cap affirmé pour une 5e République qui se veut efficace, lucide et tournée vers les exigences concrètes du développement.