À peine élu avec plus de 94 % des voix, Brice Clotaire Oligui Nguema place la réforme institutionnelle au cœur de son action. Le président de la transition, qui cumule les fonctions de chef de l’État et du Gouvernement, amorce ainsi une séquence décisive : l’organisation des élections législatives, sénatoriales et locales, nécessaires à la réinstallation d’institutions issues du suffrage universel.
Dans cette optique, il a convié le 7 mai dernier l’ensemble des formations politiques légalement enregistrées à une rencontre de travail. Objectif : poser les bases d’un nouveau cadre politique. Deux commissions techniques seront mises en place. L’une s’attachera à redéfinir le statut et le fonctionnement des partis, l’autre à revoir le découpage électoral afin d’en aligner les contours sur la réalité démographique du pays.
La démarche s’inscrit dans la continuité des recommandations du Dialogue national inclusif. Elle répond aussi à une attente partagée par de nombreux acteurs politiques : clarifier les règles du jeu et assainir un paysage partisan souvent fragmenté. Le chef de l’État a appelé, à cette occasion, à une « collaboration patriotique », en soulignant la nécessité d’un consensus pour mener à bien ce chantier dans les délais impartis.
Parmi les pistes évoquées, figure l’instauration d’un seuil minimal d’adhérents pour valider l’existence d’un parti. Cette exigence, portée par plusieurs intervenants du Dialogue, viserait à encourager la structuration de forces politiques crédibles et à favoriser l’émergence de courants durables, à l’image des modèles parlementaires établis.
Le Conseil national de la démocratie se réunira dès le 8 mai pour entamer les travaux préparatoires. Une étape attendue, qui devrait jeter les premiers jalons d’une refondation politique plus lisible et mieux arrimée aux exigences de transparence et de stabilité dans la vie publique gabonaise.
