Le Gabon franchit un cap important en matière d’emploi. Désormais, les nouvelles autorités s’engagent fermement dans la lutte contre le chômage. Ce mardi 25 juin 2024, lors d’un conseil des ministres, le gouvernement a approuvé un décret crucial. Celui-ci fixe des quotas d’emploi pour la main-d’œuvre étrangère dans les entreprises et détermine les frais et l’affectation des dossiers. L’objectif est clair : donner la priorité d’embauche aux nationaux, valoriser la main-d’œuvre gabonaise et limiter l’emploi étranger à des postes de haute responsabilité. Cette initiative vise à renforcer l’impact des compétences locales sur le développement national.
Ce décret découle de l’article 137 de la loi n° 022/21 du 19 novembre 2021, qui constitue le Code du Travail en République Gabonaise. Son adoption est perçue comme une mesure stratégique pour combattre le chômage et réguler l’emploi des travailleurs étrangers par les multinationales présentes sur le territoire. Depuis plusieurs années, ce sujet est source de controverses. Dans des secteurs clés comme le pétrole, les mines et la foresterie, de nombreuses entreprises préfèrent embaucher des étrangers. Même si parfois, les compétences locales sont rares, il est souvent évident que le manque de volonté de recruter joue localement un rôle majeur.
Avec ce décret, le gouvernement poursuit trois objectifs principaux. Tout d’abord, favoriser l’embauche des Gabonais et valoriser leurs compétences. Deuxièmement, restreindre l’emploi des travailleurs étrangers aux postes de haute responsabilité. Enfin, aligner les autorisations d’emploi avec les besoins réels du marché. Ces mesures soutiennent l’effort de souveraineté économique prôné par les autorités de la transition, en renforçant l’autonomie et la compétence nationale.
Les quotas sont définis comme suit : 15 % des cadres supérieurs, 10 % des agents de maîtrise et techniciens supérieurs, et 5 % du personnel d’exécution doivent être des étrangers. Cette répartition vise à augmenter significativement la présence des Gabonais dans le secteur privé et à diminuer leur concentration dans l’administration publique. Le défi suivant consiste à établir une grille salariale équitable entre expatriés et nationaux, un autre point de tension à résoudre.
Ce décret marque un tournant décisif pour le marché de l’emploi gabonais. En mettant l’accent sur l’intégration des nationaux et en contrôlant strictement l’emploi étranger, le Gabon espère non seulement réduire le chômage mais aussi favoriser un développement économique plus équilibré et inclusif. Cette politique audacieuse pourrait bien devenir un modèle pour d’autres nations africaines confrontées à des défis similaires.