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vendredi, janvier 24, 2025

Gabon : La candidature d’Alexandre Barro Chambrier à la présidentielle déjà en berne avant même la grande de 2023 ?

Cette semaine dans l’hebdomadaire Jeune Afrique, dans une interview, le président du RPM a eu tout le mal du monde à dissimuler son vœu le plus cher. Parce que, oui, il sera bel et bien candidat à l’élection présidentielle de 2023. Toutefois, selon lui et les autres barons de l’opposition, les choses semblent très mal embarquées. 

Est-il seulement possible d’espérer être élu président de la République si on a été incapable de se faire réélire député, en plus dans son historique fief familial ?

A cette question, pour le moins gênante, Alexandre Barro Chambrier croit avoir trouvé le bon subterfuge.  Il a déjà tenté d’expliquer, dans une précédente interview, sa cuisante défaite au second tour des élections législatives de 2018 dans le 4ème arrondissement de Libreville par… la fraude !« La fraude, j’en ai moi-même été victime lors des dernières législatives », avait-il déclaré.

Une triste parade qui amuse plus d’une personne au PDG. « La ficelle est un peu grosse mais c’est toujours à elle qu’on recourt quand on est à court d’arguments », s’amuse un responsable du parti majoritaire et natif tout comme lui de la capitale. « C’est tout de même étrange d’évoquer la fraude aujourd’hui et de ne pas l’avoir fait en 2018. Il aurait pu introduire un recours. Mais non, quatre ans après, il préfère venir pleurer dans les médias », déplore-t-il.

Des questions le mettant très mal à l’aise ?

Autre question gênante pour le président du RPM : la division de l’opposition. Là aussi, Barro Chambrier a tenté d’éluder la question en bottant en touche. « L’opposition doit-elle désigner un candidat unique au premier tour, pour l’emporter contre Ali Bongo Ondimba s’il est candidat ? », questionne le média panafricain Jeune Afrique. « Bien entendu, l’unité est fondamentale », commence par dire Barro Chambrier. Mais « Plutôt que de désigner un candidat unique, il s’agira de créer des synergies autour d’un homme ou d’une femme qui aura su cristalliser l’espérance du peuple gabonais. » Et l’ex PDGiste de laisser entendre que « le moment venu, le peuple saura identifier le bon berger ».

« Chez les anglosaxons, on appelle cela du wishful thinking (que l’on peut traduire par ‘vœu pieu’ ou ‘pensée magique’, NDLR) », raille un haut dirigeant du PDG… qui n’a pas tout à fait tort. En effet, si Alexandre Barro Chambrier s’attache autant à éviter la question, c’est parce qu’il est conscient que premièrement il est impossible de compter sur l’unité de l’opposition, deuxièmement, il est encore plus difficile d’arriver à se faire sur son nom.

« M. Barro Chambrier a tenté de sonder ces derniers mois les principaux acteurs de l’opposition comme Jean Ping ou Paulette Missambo. Mais sa main tendue s’est heurtée à une fin de non-recevoir catégorique. Ces personnalités ne veulent tout simplement pas en entendre parler », souligne un enseignant en science politique de l’UOB, qui explique : « Cela tient en partie à sa personnalité, qui n’est pas consensuelle au sein de l’opposition. Mais également à son potentiel politique. Le RPM est un jeune parti avec une faible assise nationale. Il ne compte d’ailleurs que six députés à l’Assemblée nationale », rappelle l’universitaire.

Le moment inapproprié

De plus, l’interview de Barro Chambrier fait tiquer bien au-delà du PDG, mais surtout dans les rangs de l’opposition. Notamment, chez les Démocrates. « Le moment est particulièrement mal choisi. Donner une telle interview alors que notre président (Guy Nzouba-Ndama, NDLR) fait face à des difficultés (il est inculpé pour transport illicite d’1,19 milliards de FCFA en liquide en provenance du Congo-Brazzaville, NDLR), c’est au mieux maladroit, au pire inélégant. Le moment venu, nous nous en souviendrons », laâche un élu du parti Les Démocrates, le principal groupe d’opposition représenté à l’Assemblée nationale.

Avec un PDG plus que jamais soudé derrière Ali Bongo Ondimba, l’opposition gabonaise ira apparait plus que jamais très mal engagée pour la présidentielle de 2023. Au mieux, elle pourrait y faire de la simple figuration.

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