À l’aube de la prestation de serment du président élu Brice Clotaire Oligui Nguema, les spéculations vont bon train sur le devenir de l’un de ses plus proches collaborateurs, le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi. Porte-parole du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), figure emblématique du tournant politique récent, l’homme suscite une attention particulière au sein de l’opinion publique. Sa loyauté au président et sa posture ferme pendant la transition le placent aujourd’hui au centre des attentes populaires.
Si le président élu a clairement indiqué, au cours de l’émission « 1 candidat, 1 projet », que les militaires seraient appelés à regagner leurs casernes, il n’a pas fermé la porte à un engagement politique pour ceux qui le souhaitent. Dans ce contexte, le retour du Colonel Manfoumbi à une simple fonction militaire semble peu probable. Au contraire, nombreux sont ceux qui le pressentent pour un poste de premier plan dans le nouvel exécutif, voire au sein de l’appareil diplomatique.
Sur les réseaux sociaux, relayés par les figures citoyennes telles qu’Okulu le Général ou Guy Minko, quatre pistes se détachent. D’abord, celle de Chef d’État-Major Général des Forces Armées, poste prestigieux mais traditionnellement réservé aux officiers généraux. Ensuite, celui de Ministre de la Défense Nationale, où son profil d’officier supérieur pourrait s’accorder avec les défis internes de la réforme militaire et du moral des troupes.
Mais c’est du côté de la diplomatie et de l’éducation que les projections prennent une tournure plus originale. Comme ambassadeur dans une grande puissance étrangère – France, États-Unis, Chine, Russie – il représenterait un choix de confiance, à la hauteur des liens personnels qu’il entretient avec le chef de l’État. Toutefois, c’est le poste de Ministre de l’Éducation Nationale qui semble susciter le plus d’adhésion populaire. Enfant de troupe, imprégné de la rigueur du Prytanée militaire, le Colonel incarne pour beaucoup une chance de restaurer la discipline et d’amorcer une refondation du système éducatif, aujourd’hui à la peine.
Reste une interrogation de taille : saura-t-il gérer les mouvements sociaux, notamment les grèves, qui minent ce ministère depuis des années ? Ce défi, aussi politique que stratégique, pourrait bien déterminer la réussite de sa reconversion dans la sphère civile. Une chose est sûre, les Gabonais attendent de lui qu’il continue à incarner cette rigueur et ce sens du devoir qui ont marqué la transition.