Mis de côté depuis de nombreuses années, le projet polymétallique Maboumine va être relancé. Le premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda a annoncé qu’une convention a été signée à cet effet, ce vendredi 18 novembre 2022.
« J’ai présidé ce 18 novembre la signature du contrat de cession à l’Etat gabonais des actions détenues par la Comilog sur le projet Maboumine », a écrit sur Facebook Rose Christiane Ossouka Raponda.
« Cette signature est importante car elle ouvre la voie à des négociations avec un autre partenaire », explique une source bien imprégnée du dossier.
Ce projet est en attente depuis 2014. Le site, toujours inexploité, dissimulerait plusieurs métaux, dont du niobium (2e gisement mondial), des terres rares, du tantale, du scandium, des phosphates et de faibles quantités d’uranium. C’est dire combien il est précieux et son potentiel énorme.
Le scénario de sa mise en œuvre se caractérise entre autres par une mine à ciel ouvert conventionnelle, conçue pour une durée de vie initiale supérieure à 20 ans extensibles à plus de 40 ans avec l’exploitation ultérieure des zones nord et sud du gisement.
Pour ce projet, il est prévu de produire 2 millions de tonnes de minerai brut par an qui seront traitées dans une section minéralurgique. Pour environ un million de tonnes de minerai concentré.
La réactivation du projet Maboumine a lieu alors que le Gabon, qui est le deuxième producteur mondial de manganèse, est passé à l’offensive dans la relance tous azimuts de son secteur minier, fer de lance de sa politique de diversification dans l’optique de la préparation de l’après-pétrole. En février dernier, les autorités ont accordé sept permis d’exploitation de mine d’or à la société Alpha Centauri Mining. Six mois après, en août, un permis de prospection a été délivré à Fortescue Metals Group portant cette fois-ci sur la mine de fer de Belinga.
Dans sa publication sur Facebook, Rose Christiane Ossouka Raponda insiste sur le fait que le projet de Maboumine « est capital pour le développement du secteur minier au Gabon », soulignant que « la stratégie de diversification de notre économie se poursuit conformément à la volonté du Président Ali Bongo Ondimba ».
A en croire diverses sources proches du dossier, la relance du projet Maboumine, qui est dans la logique du Plan d’accélération de la transformation (PAT), doit beaucoup à l’activisme du nouveau ministre des Mines, Elvis Ossindji. Le 16 avril dernier, celui-ci s’était rendu sur le site pour s’enquérir de la situation. « L’accélération de la reprise des activités sur le site du gisement polymétallique de Maboumié est un impératif du ministère des Mines », avait-il alors déclaré. Les choses n’auront, par la suite, pas tardé à se mettre à s’agencer.