Gabon souffle enfin après trois semaines de paralysie. Le 20 août 2024, un souffle d’espoir a traversé le pays avec la signature d’un protocole d’accord entre l’intersyndicale du ministère des Transports et le ministre Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma. Ce moment décisif marque la fin d’une grève entamée le 16 juillet 2024, qui avait plongé le secteur des transports dans une impasse. Les revendications, centrées sur le paiement de primes impayées, l’amélioration des conditions de travail et des réformes administratives, ont trouvé un écho dans les engagements fermes pris par le gouvernement, promettant des actions concrètes d’ici le 25 septembre 2024.
Pourtant, la prudence reste de mise. Cyrille Gaston Ledoumou, président du Synaatec, a tenu à rappeler que la signature de cet accord n’est qu’un premier pas vers une solution durable. Selon lui, la reprise effective des activités dépendra des mesures concrètes qui seront mises en œuvre. La grève, bien que suspendue, a révélé les failles profondes du secteur des transports, des failles que le ministre Ndinga Moudouma a reconnues comme nécessitant des réformes substantielles après des décennies de négligence.
Cet accord, perçu comme une étape vers la paix sociale, ne garantit pas pour autant la stabilisation immédiate du secteur. La reprise économique du pays, déjà fragilisée, repose désormais sur la capacité du gouvernement à tenir ses engagements. Les syndicats, bien que soulagés, restent sur leurs gardes, prêts à réagir au moindre signe de réticence de la part des autorités.
Les yeux sont rivés sur les prochaines semaines, durant lesquelles le gouvernement sera mis à l’épreuve. L’enjeu est de taille : éviter une nouvelle crise sociale dans un secteur vital pour l’économie nationale. La réactivité et le sérieux dont feront preuve les autorités seront décisifs pour assurer une stabilisation durable.
Les réformes annoncées par le ministre Ndinga Moudouma, bien que nécessaires, ne seront pas une tâche facile. Elles devront répondre aux attentes des travailleurs tout en redressant un secteur crucial pour le développement du pays. Le gouvernement est ainsi confronté à un double défi : regagner la confiance des syndicats et moderniser un secteur en pleine mutation.
La signature de cet accord n’est que le début d’un long processus, et le pays tout entier attend de voir si le gouvernement saura transformer ses promesses en actions tangibles. Le futur du secteur des transports, et par extension celui de l’économie gabonaise, dépendra de cette capacité à réformer en profondeur et à apaiser les tensions sociales.