À Libreville, le signal est clair : les grandes manœuvres économiques s’enclenchent. À peine installé au Palais du Bord de mer, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a reçu Tony Elumelu, président du groupe UBA, en visite conjointe avec les dirigeants de BGFIBank. Plus qu’une simple audience, cette rencontre traduit un pari affirmé des deux institutions sur la stabilité politique retrouvée et les ambitions économiques du nouveau pouvoir.
La délégation, venue saluer l’investiture du chef de l’État, a tenu à marquer son soutien aux priorités affichées par le nouveau régime : relance de l’économie, inclusion financière, modernisation de l’appareil étatique. Tony Elumelu, qui incarne depuis Lagos un capitalisme africain résolument tourné vers l’investissement productif, a mis en avant le potentiel d’un partenariat renforcé avec Libreville. Selon lui, la « vision Oligui » porte une promesse de transformation à l’échelle régionale.
Au-delà des échanges protocollaires, le message était aussi économique. UBA et BGFIBank entendent jouer un rôle actif dans les chantiers à venir. Financement d’infrastructures, soutien au secteur privé local, accompagnement de la réforme administrative : les deux groupes misent sur un engagement de long terme, adossé à une gouvernance jugée plus lisible. À la sortie de l’audience, Elumelu a salué un leadership « porteur d’une nouvelle ère pour le continent ».
La présence conjointe de ces deux acteurs majeurs renforce l’idée d’un repositionnement stratégique du Gabon. Après une période de flottement politique et économique, Libreville envoie désormais des signaux d’ouverture à l’ensemble des partenaires financiers. Le climat d’affaires se redessine, et l’exécutif donne des gages d’efficacité et de transparence que les investisseurs institutionnels attendaient.
Dans un geste à la fois symbolique et politique, Brice Clotaire Oligui Nguema a distingué Tony Elumelu d’une reconnaissance officielle. Ce geste ancre une volonté de coopération renforcée avec les champions africains du secteur privé. Pour le Gabon, il ne s’agit pas seulement de soigner son image : il s’agit d’entrer dans un cycle de transformation porté par des acteurs capables de conjuguer intérêt stratégique et développement partagé.
