À quelques heures de l’élection présidentielle gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema a troqué les tribunes officielles contre les artères de la capitale. Mégaphone en main, juché à l’arrière d’un pick-up, le président de la Transition et candidat donné favori multiplie les appels au civisme. Son message est limpide : il faut aller retirer sa carte d’électeur et se rendre massivement aux urnes.
Conscient que l’abstention pourrait entacher la légitimité de l’échéance à venir, Oligui Nguema agit avec pragmatisme. Il n’a pas oublié les critiques formulées lors du dernier référendum, marqué par un taux de participation jugé trop faible par certains observateurs. Cette fois, il entend prévenir toute lecture biaisée du scrutin, et veut montrer que la dynamique citoyenne est bien réelle.
En descendant sur le terrain, le chef de l’État envoie également un signal politique fort : le changement amorcé depuis août 2023 passe aussi par une réhabilitation de la confiance populaire. Pendant des années, nombre de Gabonais ont estimé que leur voix ne pesait rien face à des résultats perçus comme joués d’avance. Ce fatalisme, assure-t-il, n’a plus lieu d’être dans le nouveau chapitre ouvert par la Transition.
Plutôt que d’occuper les écrans ou les estrades pour décliner à nouveau son projet de société, le candidat a choisi de consacrer cette dernière journée de campagne à l’écoute et à l’appel à la mobilisation. Son engagement de terrain se veut une réponse directe au scepticisme ambiant et une invitation à reprendre en main le destin démocratique du pays.
En investissant les rues de Libreville, Brice Clotaire Oligui Nguema espère ainsi convaincre que cette élection n’est pas une formalité, mais bien une opportunité historique de donner corps au pouvoir du peuple par le vote. Le rendez-vous est fixé : ce dimanche, les Gabonais auront le choix, et cette fois, leur décision comptera.