À quatre jours du scrutin présidentiel, Bitam a fait savoir qu’elle n’était pas indécise. Ce 9 avril, la commune du nord Gabon, réputée pour sa ferveur politique, a accueilli Brice Clotaire Oligui Nguema avec une ferveur qui en dit long sur les intentions de ses électeurs. Le candidat, enfant du pays et figure majeure de la transition amorcée en août 2023, a été reçu comme un chef revenu sur ses terres.

L’atmosphère était électrique. Dès la sortie de l’avion, l’accueil fut plus qu’un cérémonial : il relevait du plébiscite. Chants, danses et effusions populaires ont escorté le cortège jusqu’à la foire municipale des « States », où une foule compacte s’était massée bien avant son arrivée. Bitam n’a pas boudé son rendez-vous avec l’histoire, semblant confondre meeting politique et retrouvailles familiales.
Au micro, Oligui Nguema a présenté les axes majeurs de son programme pour le septennat à venir. Un discours articulé autour de la continuité, de l’unité nationale et du développement local. Mais c’est dans les réactions du public que l’essentiel s’est joué : les cris de soutien ont vite laissé place à un mot d’ordre clair – « pour les 14 prochaines années », scandait-on dans la foule. Une formule qui dit tout sans détour.

Pour Bitam, le choix semble déjà fait. Le terrain n’est plus à conquérir, mais à entretenir. La ville du Woleu-Ntem ne s’est pas contentée d’applaudir un favori, elle a revendiqué son rôle de bastion électoral. La démonstration de force était aussi une démonstration de foi politique. Rien, ce jour-là, n’a laissé place à l’ambiguïté.
À Bitam, ce n’est pas seulement un meeting qui s’est tenu, c’est un message clair adressé au reste du pays. À quelques encablures du vote, la dynamique locale annonce peut-être l’issue nationale. Pour Brice Clotaire Oligui Nguema, la route vers la présidence pourrait bien commencer ici, là où le peuple ne se contente pas d’écouter, mais promet déjà de voter.