Pour la deuxième fois depuis sa prise de fonction, Théophane Nzame Ze Biyoghe, porte-parole du président Brice Clotaire Oligui Nguema, se prête à l’exercice d’une conférence de presse devant les médias nationaux et internationaux. Une sortie scrutée, tant les derniers jours ont été marqués par une actualité présidentielle dense, et une polémique familiale à forte charge politique.
Depuis sa première apparition publique, le rythme de l’action présidentielle n’a pas faibli. Multiplication des déplacements internationaux, conseils des ministres rapprochés, audiences stratégiques : le président de la République s’est affirmé sur tous les fronts. Une séquence intense qu’il revient désormais à son porte-parole de mettre en récit et d’expliquer, avec les mots de la République.
Mais c’est surtout sur un terrain plus sensible que Théophane Nzame Ze Biyoghe sera attendu. En effet, l’affaire des Bongo, portée devant la justice française, impose à l’exécutif une clarification. Les anciens locataires du palais du bord de mer affirment, dans leurs dépositions, avoir été arbitrairement détenus, torturés, et contraints de céder certains de leurs biens depuis le 30 août 2023.
Le porte-parole devra, sans interférer dans le cours de la justice, rappeler la position de l’État gabonais, et surtout recadrer le débat dans un contexte où les accusations de la famille Bongo, relayées avec insistance, prennent des allures de stratégie médiatique. Si l’affaire est judiciaire, ses échos politiques sont indéniables — et c’est sur ce terrain que la communication présidentielle se doit de rétablir des faits.
Dans ce climat mêlant émotion, mémoire du pouvoir déchu et pressions diplomatiques, la parole officielle devient un levier essentiel pour éviter les amalgames, recentrer les priorités du pays, et montrer que la Vème République ne se laissera pas dicter sa narration par les fantômes du passé.
