Annoncée tard dans la soirée par les services de communication présidentielle, la première conférence de presse du porte-parole de la Présidence, Théophane Nzame-Ne Biyoghe, suscite d’ores et déjà une vive attention. Depuis sa nomination, la voix officielle du Palais n’avait encore jamais pris la parole face aux journalistes, qu’ils soient gabonais ou étrangers. Ce premier rendez-vous médiatique aura valeur de test autant que de symbole.
Les attentes sont fortes, les sujets nombreux, et la période, particulièrement sensible. Depuis l’élection du général Brice Clotaire Oligui Nguema à la magistrature suprême le 12 avril dernier, le pays s’est engagé dans une nouvelle phase politique marquée par des décisions parfois contestées, souvent commentées, toujours scrutées. Dans ce contexte, la prise de parole du porte-parole présidentiel est perçue comme une étape nécessaire pour clarifier les positions du pouvoir et affirmer une méthode.
À la tribune, Théophane Nzame-Nze Biyoghe devrait être interrogé sur des dossiers aussi divers que la légitimité du scrutin présidentiel, la prestation de serment du chef de l’État, les principales mesures adoptées en conseil des ministres ou encore le contentieux diplomatique autour de l’île Mbanié. D’autres sujets plus délicats, tels que la liberté provisoire accordée aux membres de l’ancienne famille régnante ou l’épineuse opération de déguerpissement menée autour de l’Assemblée nationale, ne manqueront pas d’alimenter les échanges.
Il ne s’agira pas pour le jeune porte-parole de livrer une simple leçon de communication institutionnelle. À travers cette première confrontation avec les médias, c’est sa capacité à incarner une parole politique claire, solide et maîtrisée qui sera jugée. Face aux questions directes, parfois abruptes, des journalistes, il lui faudra conjuguer précision, calme et fermeté sans céder à l’emphase ni au flou.
Dans un paysage médiatique en quête de repères, Théophane Nzame-Nze Biyoghe joue une carte personnelle autant qu’institutionnelle. S’il réussit à imposer son ton et sa méthode, il pourrait bien donner un nouveau souffle à la fonction de porte-parole au sommet de l’État. Une posture attendue, à la croisée des exigences de transparence et des impératifs de pouvoir.
