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dimanche, juin 29, 2025

Tel un bateau ivre, le PDG, navire amiral du pouvoir déchu, prend de l’eau de toute part !

Depuis la chute du régime et l’arrestation de son leader emblématique, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) semble dériver sans cap. Fondé sur les rives de la Bouenguidi, le parti autrefois tout-puissant est aujourd’hui tiraillé par des luttes de leadership. Deux factions s’opposent désormais : l’une menée par Blaise Louembe, l’autre restée fidèle à Ali Bongo Ondimba et dirigée par Ali Akbar Onanga Y’Obeghe.

La faction Louembe semble en perte de vitesse. Entre les démissions collectives jugées irrecevables par les instances du parti et les départs individuels qui se multiplient, la structure se délite à vue d’œil. Pendant ce temps, le camp Onanga Y’Obeghe se frotte les mains, voyant dans cette débâcle une opportunité de réaffirmation politique, voire de revanche symbolique.

L’encadrement du parti ne parvient plus à enrayer l’hémorragie. De la base militante jusqu’aux cadres intermédiaires, l’abandon du navire s’accélère. Plusieurs analystes y voient un repositionnement stratégique en prévision de la création annoncée d’un nouveau parti autour du président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. D’autres évoquent une manœuvre pour se rendre éligibles aux prochaines échéances électorales.

Cette reconfiguration s’inscrit dans le sillage des orientations annoncées par le chef de l’État lors de la rencontre avec les partis politiques. À cette occasion, Oligui Nguema a rappelé les conclusions du Dialogue National Inclusif d’Angondjé : réduction du nombre de partis, encadrement du nomadisme politique et conditions plus strictes pour changer de formation à l’approche d’une élection. Désormais, pour se présenter sous une nouvelle bannière ou en tant qu’indépendant, il faut avoir quitté son ancien parti au moins quatre mois avant l’élection.

Ces nouvelles règles pourraient expliquer la vague de départs au sein du PDG. Mais elles offrent aussi au président de la République une fenêtre pour jauger la loyauté des figures politiques en lice. Le contexte est propice aux clarifications. Comme le chantait Patience Dabany dans un refrain aujourd’hui repris dans les couloirs du pouvoir : « Qui a trahi, trahira. »

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