En pleine campagne présidentielle, les annonces spectaculaires se multiplient, mais toutes ne résistent pas à l’épreuve des faits. Parmi elles, la proposition d’Alain-Claude Bilie By Nze d’un revenu universel garanti de 150 000 FCFA pour les personnes vulnérables suscite un débat vif. Ike Ngouoni Aïla Oyouomi a choisi de démonter cette initiative, qu’il qualifie d’illusion budgétaire et de promesse irréalisable.
Sur le papier, l’idée paraît généreuse. Mais les chiffres révèlent une réalité autrement plus complexe. Avec près de 500 000 bénéficiaires potentiels, le coût annuel du programme atteindrait 900 milliards FCFA. Or, les revenus extractifs de l’État, principale source de financement évoquée, ne s’élèvent qu’à 1 362 milliards FCFA en 2024. Le prélèvement de 10 % proposé ne couvrirait que 136 milliards FCFA, soit à peine 15 % des besoins. Quant aux économies supposées issues de la suppression du Sénat ou de la réduction des fonds politiques, aucune étude sérieuse n’en atteste la viabilité. Résultat : un déficit abyssal de plus de 760 milliards FCFA, synonyme d’impasse financière.
Pour Ike Ngouoni, il ne s’agit pas de rejeter les filets sociaux, mais de refuser les solutions déconnectées des réalités économiques. Il défend une approche alternative : une “allocation tremplin” destinée aux jeunes, conçue comme un outil d’insertion plutôt qu’une rente permanente. Cette aide serait temporaire, associée à un accompagnement en formation, mentorat et accès à l’emploi, dans la lignée du projet Hub Jeunes Gabon qu’il a déjà porté.
La différence est fondamentale. Là où Bilie By Nze propose un revenu sans perspective d’autonomisation, Ike Ngouoni prône une aide ciblée et évolutive, pensée pour responsabiliser plutôt que pour assister. Pour lui, l’élévation d’un peuple passe par des politiques qui libèrent les énergies et reconstruisent l’État, et non par des promesses électorales intenables.
“Je choisis un projet, pas une illusion”, conclut-il, défendant une vision qui concilie justice sociale, responsabilité budgétaire et souveraineté nationale. Une déclaration qui ne manquera pas d’alimenter le débat sur la viabilité des modèles sociaux proposés en cette période électorale.