Depuis sa nomination comme ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances en mai 2025, Henri-Claude Oyima concentre l’attention non seulement pour ses nouvelles fonctions gouvernementales, mais surtout pour l’avenir de BGFIBank, qu’il dirige depuis plus de deux décennies. Bien qu’il conserve pour l’instant la présidence de BGFI Holding Corporation, Oyima a confirmé dans un entretien au média camerounais EcoMatin qu’il prépare activement sa succession. Une transition annoncée comme réfléchie, ordonnée, et exempte de tout empressement.
Dans les cercles financiers de Libreville à Douala, plusieurs noms circulent pour prendre les commandes du premier groupe bancaire d’Afrique centrale. Parmi eux, Yann Franck Koubdjé, récemment nommé administrateur BEAC pour le Gabon, bénéficie d’un profil technocratique proche du pouvoir. Ismaël Libizangomo, à la tête de BGFI Capital, s’est imposé en orchestrant des opérations majeures telles que le rachat de Société Générale Congo. À leurs côtés, Huguette Oyini, actuelle directrice générale adjointe du groupe, est régulièrement citée comme garante d’une transition interne sans heurts.
Une autre figure montante retient l’attention : Dimitri Ndjebi, qui dirige la filiale gabonaise depuis 2023. Son expérience en gestion opérationnelle et en ingénierie de crédit plaide en sa faveur. D’après Jeune Afrique, il serait d’ailleurs pressenti pour occuper la direction générale de la holding. Dans ce scénario, Huguette Oyini accéderait à la présidence du conseil d’administration, tandis que Rhinesse Katsou, directeur financier actuel, pourrait être propulsé au poste de directeur général adjoint.
Mais rien n’exclut, à ce stade, l’émergence d’un outsider. L’histoire de BGFIBank, bâtie autour d’un actionnariat composite — investisseurs privés (27 %), institutionnels (22 %), salariés (10 %), sans oublier Delta Synergie et les entités familiales Oyima (18 % à elles deux) — autorise une certaine marge de manœuvre stratégique. Oyima, fidèle à son style énigmatique, affirme avoir déjà un nom en tête, sans rien dévoiler davantage.
Cette transition se profile à un moment déterminant pour le groupe, engagé dans une nouvelle phase de développement à l’échelle continentale. Le profil du prochain dirigeant en dira long sur l’orientation que les actionnaires souhaitent donner à la banque : continuité maîtrisée, recentrage régional, ou relance sous une gouvernance renouvelée. Le suspense reste entier.