A compter du jeudi 6 octobre 2022, le Gabon présidera le Conseil de sécurité des Nations Unies. Un fait totalement inédit pour notre pays. A cet effet, les autorités gabonaises ont élaboré un chronogramme de travail particulièrement chargé et ambitieux.
- Réduire le nombre de conflits en Afrique via le programme « Faire taire les armes » : En juillet 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies a approuvé le Programme d’action d’Addis-Abeba qui fait partie intégrante du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. Un programme qui a pour ambition de réduire le nombre de conflits en Afrique. Notamment certains endroits, tels que le Sahel, le Golfe de Guinée, Soudan, etc, qui font face à l’insécurité.
- La lutte contre la circulation des armes légères et de petits calibres, la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et la lutte contre la piraterie maritime. Autant de sujets qui sont dans la lignée du premier point.
- Rendre encore plus efficace et la transparente le travail au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Le Gabon s’attachera à privilégier le consensus au sein de cette instance où les divisions sont parfois très perceptibles. Une notion très présente dans le discours prononcé le 21 septembre dernier à la tribune de l’ONU par le président Ali Bongo Ondimba. C’est plus qu’une nécessité à l’heure où les problématiques sont mondiales et appellent donc la mobilisation de tous les pays. Cela peut paraitre accessoire mais il est fondamental comme l’explique un diplomate gabonais. « La fragmentation actuelle au sein du Conseil de sécurité inhibe son action et sa capacité à apporter des solutions adéquates, durables et concertées aux menaces a la paix et sécurité internationales », fait-il observer. « C’est pourquoi le Gabon entend s’investir dans la construction de passerelles pour permettre l’émergence d’un consensus international sur principales questions clivantes et sujettes à antagonismes dans l’agenda international ».
- Quatre débats importants inscrits à l’agenda : dont deux débats annuels. Le premier sur la nécessité de renforcer la lutte contre le financement des groupes armés et terroristes à travers le trafic illicite de ressources naturelles ; le second sur la Coopération entre les Nations Unies et l’Union Africaine ; le troisième, sur le nexus Climat et Sécurité en Afrique ; le quatrième, enfin, sur les femmes, la paix et la sécurité.
- Promouvoir le rôle des femmes : Le Gabon est considéré comme l’un des rares pays d’Afrique subsaharienne, comme l’Ethiopie et du Rwanda, où le droit des femmes connait une nette évolution. Il n’y a rien de surprenant qu’il place ce sujet en haut de l’agenda des travaux du Conseil à travers le « Programme Femmes, paix et sécurité ».
- Traiter l’urgence climatique : pour le Gabon, c’est l’une des principales menaces qui pèse sur l’ordre mondial. ici aussi, aucune surprise. Le pays est considéré comme stratégique dans la lutte contre les dérèglements climatiques. Son territoire est recouvert à 88 % par la forêt équatoriale, second poumon vert de la planète. Le pays est, avec le Costa Rica, l’un des deux au monde à être le plus carbone positif (c’est-à-dire à émettre très peu de carbone par rapport à ce qu’il capte).
- Lutter contre les injustices au niveau mondial. Le Gabon compte particulièrement « faire écho aux aspirations légitimes des peuples du monde pour un ordre international ». La réforme du Conseil de sécurité de l’ONU visant à réserver à l’Afrique une place plus conforme à sa réelle représentativité en fait partie.