Alors que l’opération d’expropriation au quartier Plaine Orety de Libreville continue de susciter des remous, la Présidence de la République a tenté d’apaiser les inquiétudes. Jeudi 12 juin 2025, le porte-parole de la Présidence, Théophane Nzame-Biyoghe, a assuré que les familles dont les habitations ont été détruites à tort seront relogées. Face à une polémique croissante, le pouvoir central entend montrer qu’il reste à l’écoute des populations et attaché au respect des droits.
« Aucun droit légitime ne sera bafoué », a affirmé M. Nzame-Biyoghe, évoquant les efforts en cours pour trouver des solutions à l’amiable. Si les autorités s’appuient sur le principe d’utilité publique pour justifier les déguerpissements, elles reconnaissent que certaines situations doivent être revues. Des arbitrages sont prévus afin de traiter chaque cas selon sa spécificité, dans un cadre que le porte-parole qualifie de « rigoureux mais humain ».
L’opération lancée le 25 mai dernier dans la zone dite « derrière l’Assemblée nationale » concerne plus de 1 000 ménages. Officiellement, les occupants avaient été indemnisés lors d’une première phase il y a plusieurs années. Pourtant, plusieurs riverains affirment n’avoir jamais rien perçu de l’État. Ce décalage entre les déclarations officielles et les témoignages sur le terrain alimente les tensions, d’autant plus que les destructions ont commencé sans que des solutions claires de relogement aient été proposées dans l’immédiat.
Sur ce point, la Présidence reconnaît que l’héritage des anciens régimes a lourdement pesé. Pendant près de quatre décennies, des projets structurants sont restés à l’état d’intention, freinés selon le porte-parole par un « laxisme » et une « incapacité » notoire. La nouvelle administration affirme vouloir rompre avec ces pratiques en menant une politique de développement plus rigoureuse, mais aussi plus respectueuse des réalités sociales.
Théophane Nzame-Biyoghe a enfin précisé que les services techniques travaillent à une répartition rationnelle des logements disponibles. « On ne reloge pas dans le désordre », a-t-il insisté, indiquant que les populations concernées sont hétérogènes, certaines étant en situation d’occupation régulière, d’autres non. Le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a engagé des consultations avec les différentes parties, devrait trancher dans les prochains jours.