Jeudi 15 mai 2025, lors de l’inauguration du marché d’Akanda, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a eu un échange inattendu mais révélateur avec un jeune éleveur gabonais. Devant les autorités et la presse, ce dernier a présenté son activité de vente de poulets, vivants ou prêts à cuire, démontrant une chaîne de transformation rapide et efficace. Une initiative qui a retenu toute l’attention du chef de l’État.
Impressionné par la maîtrise du procédé – abattage, trempage, déplumage mécanique – le président a fait le lien avec ce qu’il avait observé au Sénégal, où des techniques similaires favorisent les circuits courts et valorisent la production nationale. L’instant, simple en apparence, a cristallisé une idée stratégique : faire de l’élevage local un levier de souveraineté alimentaire.
C’est dans cet esprit que Brice Clotaire Oligui Nguema a chargé la ministre du Commerce, Chagning Zenaba, de préparer un cadre réglementaire permettant de mettre fin aux importations de poulet dans un délai de deux ans. Cette décision vise à encourager les jeunes à investir le secteur de l’élevage, encore trop peu structuré mais riche en débouchés économiques.
Le président entend ainsi renverser une dépendance coûteuse aux produits importés, tout en stimulant un tissu entrepreneurial national. Au-delà du symbole, cette instruction s’inscrit dans une volonté plus large de relocaliser certaines productions essentielles et d’offrir aux jeunes des opportunités concrètes, loin des discours incantatoires.
En ciblant un produit aussi emblématique que le poulet, Oligui Nguema engage son gouvernement sur un terrain où résultats et crédibilité seront scrutés. Reste à savoir si les mesures d’accompagnement suivront, notamment en matière de formation, de financement et de structuration des filières locales. Car la réussite d’une telle ambition passera autant par la volonté politique que par la capacité à mobiliser les acteurs du terrain.
