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samedi, mai 24, 2025

Oligui Nguema, un chef qui assume : pourquoi le “je” est devenu politique

Depuis le 30 août 2023, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a jamais cessé d’utiliser la première personne du singulier pour évoquer les réformes entreprises. Un choix de langage qui intrigue, parfois dérange, mais qui traduit une rupture assumée avec les pratiques du passé. Dans un pays marqué par la dilution des responsabilités au sommet de l’État, ce “je” présidentiel sonne comme une revendication d’autorité directe.

À la différence de ses prédécesseurs, Oligui Nguema n’abrite pas ses décisions derrière le collectif gouvernemental. Là où d’autres chefs d’État blâmaient volontiers leur équipe ou invoquaient une administration inerte, le président de la Transition préfère affirmer sa responsabilité. Militaire de carrière, il transpose ici une culture du commandement clair, où l’on donne des ordres et où l’on répond de leurs conséquences.

Ce positionnement n’est pas qu’une posture : il répond aussi à une exigence formulée lors du Dialogue National Inclusif. Les participants y ont pointé l’évitement systématique des responsabilités par le chef de l’Exécutif, et ont recommandé de le placer à la tête du gouvernement pour qu’il ne puisse plus se désengager en cas d’échec. Un signal fort, intégré par le président de la Transition.

Dans ce contexte, le “je” d’Oligui Nguema n’est pas l’expression d’un égo surdimensionné mais d’une volonté d’incarner l’action publique. Il s’affiche comme le garant de la ligne politique, prêt à sanctionner tout manquement à la discipline qu’il impose. Cette manière d’assumer donne un visage identifiable à la Transition, en phase avec un peuple longtemps privé de clarté dans la chaîne des responsabilités.

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