Un mois après sa disparition, la mémoire de Louis Gaston Mayila a été honorée par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce jeudi, le chef de l’État s’est rendu à Montagne Sainte, au domicile du défunt, pour saluer une dernière fois un homme dont le parcours a traversé plusieurs décennies de vie politique gabonaise.
Un hommage sobre, mais lourd de symboles, qui rappelle le rôle qu’ont joué certaines figures dans la construction du pays.
Louis Gaston Mayila est décédé le 5 février à l’âge de 78 ans, à Berck-sur-Mer, en France. Ancien proche d’Omar Bongo Ondimba, il avait ensuite rejoint les rangs de l’opposition, affirmant progressivement sa propre ligne politique. Son itinéraire, entre loyauté passée et engagement critique, reflète les mutations d’un système politique en perpétuelle recomposition.
Au fil des années, il s’était imposé comme une voix singulière, souvent en décalage, mais toujours ancrée dans les enjeux de gouvernance et de justice sociale. Victime d’un accident vasculaire cérébral en 2024, il s’était peu à peu retiré de la scène publique, sans que son influence ne disparaisse totalement. Son décès referme une séquence politique, mais laisse aussi une empreinte durable.
En se recueillant devant sa dépouille, Brice Clotaire Oligui Nguema a tenu à adresser un geste qui dépasse le simple protocole. Derrière cette cérémonie, c’est une reconnaissance plus large qui s’exprime : celle des trajectoires divergentes, mais complémentaires, qui ont nourri le débat politique gabonais. Un signe qui prend un relief particulier à l’approche d’une échéance électorale majeure.
À travers cet hommage, le pouvoir de transition esquisse une ouverture vers une mémoire partagée, moins frontale, plus inclusive. Dans un pays en quête d’équilibre, ce geste envers un opposant historique résonne comme une invitation à relire l’histoire politique sans la réduire aux lignes de fracture.
