Au lendemain du verdict rendu par la Cour internationale de justice sur le différend frontalier opposant le Gabon à la Guinée équatoriale, Brice Clotaire Oligui Nguema a choisi de s’adresser aux citoyens dans un registre mesuré. Par une déclaration publiée le 20 mai sur sa page Facebook, le chef de l’État a mis l’accent sur la retenue, appelant les Gabonais à ne pas se laisser emporter par la colère ou l’émotion.
Depuis plus de vingt ans, les îles Mbanié, Cocotiers et Conga cristallisent les tensions entre Libreville et Malabo. Le jugement rendu par la CIJ marque une avancée majeure sur le plan juridique, mais le président gabonais rappelle qu’il ne saurait clore, à lui seul, un dossier aussi sensible. « L’heure n’est pas aux réactions passionnelles », a-t-il écrit, préférant insister sur l’attente d’un rapport d’experts pour fonder les décisions à venir sur des bases solides.
Les deux juristes gabonais qui ont suivi ce dossier depuis près de deux décennies seront de retour de La Haye dans les prochains jours. Leurs conclusions seront soumises aux deux chambres du Parlement et au gouvernement. Ce processus, voulu transparent, vise à impliquer les institutions dans une démarche républicaine, loin des réactions précipitées.
Fidèle à sa ligne de conduite, Oligui Nguema a également tendu la main à la Guinée équatoriale. Sans nier les enjeux de souveraineté, il a rappelé l’importance du dialogue, qualifiant son voisin de « République sœur » et évoquant les liens profonds qui unissent les deux peuples. Une manière de réaffirmer la primauté de la diplomatie dans un environnement régional souvent sous tension.
En prenant la parole, le président cherche à fixer un cap clair : défendre les intérêts du Gabon sans céder aux réflexes d’escalade. Une posture de responsabilité, à la hauteur d’un enjeu où se croisent droit international, mémoire collective et stabilité régionale.