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lundi, juin 2, 2025

Litige frontalier et crise énergétique : le double front du gouvernement gabonais autour d’Oligui Nguema ce vendredi 30 mai 2025

Réuni en conseil des ministres extraordinaire ce vendredi 30 mai 2025, le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a placé deux dossiers sensibles au centre de l’agenda national : le contentieux territorial avec la Guinée équatoriale et la situation préoccupante de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG). Ce rendez-vous gouvernemental intervient à un moment où l’exécutif est attendu sur sa capacité à conjuguer fermeté diplomatique et efficacité dans la gestion des services publics.

Le différend avec Malabo sur les îles Mbanié, Cocotiers et Conga a connu un tournant décisif le 19 mai. La Cour internationale de justice a tranché en faveur de la Guinée équatoriale pour ces territoires, tout en reconnaissant la souveraineté du Gabon sur les localités d’Ebebiyin et Mongomo. En l’absence de frontières maritimes formellement établies, la CIJ a renvoyé les deux États à la table des négociations. Le chef de l’État a, pour sa part, annoncé le 28 mai qu’aucune démarche ne serait engagée sans une concertation préalable avec les forces vives du pays.

En parallèle, la gestion de la SEEG, régulièrement pointée du doigt pour ses défaillances, a de nouveau été débattue en conseil. La fin de l’administration provisoire n’a pas permis de stabiliser la situation. Le retour des délestages a mis en lumière les limites actuelles du service, provoquant l’agacement du Président. Face à l’impatience croissante de la population, il a été décidé de revoir en profondeur les mécanismes de gouvernance du secteur, avec l’objectif affiché de remettre les usagers au cœur du dispositif.

Ce conseil a ainsi confirmé une ligne d’action où la défense de la souveraineté nationale se conjugue à une exigence de redressement des institutions. Si le verdict de la CIJ impose une nouvelle phase de négociations délicates, le front intérieur, lui, exige des réponses rapides et concrètes sur les services de base. L’État entend montrer qu’il reste maître des décisions, tant sur le plan régional qu’au sein de ses infrastructures essentielles.

En optant pour une approche équilibrée entre diplomatie et réformes, le gouvernement cherche à affirmer sa réactivité sans céder à la précipitation. Le signal envoyé est clair : l’heure est à la maîtrise, au discernement et à la responsabilisation des acteurs, qu’ils soient institutionnels ou économiques.

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