Les coupures d’électricité qui frappent Libreville depuis plusieurs semaines exaspèrent la population et perturbent l’activité économique. Face à cette situation critique, le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a décidé de réagir sans attendre. Deux nouveaux groupes électrogènes de 1500 Kva et 850 Kva viennent d’être acquis pour renforcer l’approvisionnement, tandis qu’un accord avec Karpowership permettra d’injecter 70 MW supplémentaires dans le réseau national sous cinq jours.
Cette intervention rapide illustre l’ampleur des difficultés du réseau électrique gabonais, marqué par une infrastructure vieillissante et sous-dimensionnée. Depuis plusieurs années, le pays peine à assurer une distribution stable, une réalité que l’administration actuelle ne peut ignorer. En plus de ces mesures d’urgence, le chef de l’État réaffirme sa volonté de poser les bases d’un système énergétique plus résilient et fiable.
L’impact des délestages se fait sentir à tous les niveaux : ménages privés d’électricité, commerces à l’arrêt, et hôpitaux fonctionnant sous contraintes. L’acquisition de ces nouveaux équipements apparaît donc comme une première réponse aux attentes d’une population excédée. Mais elle ne saurait être une solution durable sans une réorganisation en profondeur du secteur énergétique.
La dépendance aux solutions d’urgence met en lumière l’absence d’investissements structurants sur le long terme. La modernisation du réseau, la diversification des sources d’énergie et l’amélioration de la gouvernance du secteur s’imposent comme des priorités incontournables. Les réformes annoncées par les autorités seront scrutées de près, car elles détermineront la capacité du Gabon à sortir de ce cycle de crises récurrentes.
Si ces mesures d’urgence apportent un soulagement temporaire, elles ne dispensent pas d’un plan global pour transformer en profondeur le paysage énergétique national. Le défi est de taille : garantir un accès stable et pérenne à l’électricité pour accompagner le développement du pays. Reste à voir si cette volonté politique se traduira par des actions à la hauteur des enjeux.
