À Libreville, deux anciens détenus de la prison centrale ont été de nouveau interpellés par les agents de la Direction générale des services spéciaux (DGSS). Albert Nguelé Mayombo et Charles Mba Bekale, déjà connus des services de sécurité, opéraient sous le nom énigmatique de « gouvernement » et sont accusés d’escroquerie en bande organisée, usurpation de titre, faux documents et intimidation.
L’un des mis en cause avait récemment bénéficié d’une grâce présidentielle, l’autre avait purgé sa peine. Mais leur retour à la liberté n’aura été que de courte durée. Plutôt que de se réinsérer, les deux hommes ont renoué avec leurs anciennes pratiques. Selon les enquêteurs, ils ont mis en place une opération frauduleuse particulièrement bien rodée pour soutirer de l’argent à un citoyen, en se faisant passer pour des agents de la douane gabonaise.
L’arnaque reposait sur la vente prétendue d’un véhicule saisi par les douanes. Les malfaiteurs avaient soigneusement organisé leur discours, se présentant comme des intermédiaires crédibles. Charles Mba Bekale a expliqué avoir joué le rôle de facilitateur, affirmant à la victime que les voitures proposées se trouvaient dans un parc inaccessible au grand public. Albert Nguelé Mayombo, quant à lui, se présentait comme un colonel de douane chargé de superviser la transaction.
Mais les agents de la DGSS, alertés par les mouvements suspects de ce duo bien connu, les surveillaient de près. Ils ont attendu le moment du rendez-vous prévu avec la victime pour intervenir. Les deux hommes ont été pris en flagrant délit alors qu’ils s’apprêtaient à conclure la vente frauduleuse dans un showroom de la place.
Malgré cette nouvelle arrestation, les autorités redoutent que d’autres groupes s’inspirent de ces méthodes pour perpétuer le même type d’escroquerie. Sous des noms de façade comme « gouvernement », certains réseaux continuent d’évoluer en marge des lois, laissant planer le risque d’une récidive collective bien plus vaste.