24.2 C
Libreville
lundi, août 4, 2025

L’Iboga au cœur de la diplomatie culturelle du Gabon

À Libreville, la Première Dame Zita Oligui Nguema a accueilli lundi une délégation de l’ONG internationale Blessings of the Forest (BOTF), spécialisée dans la sauvegarde des savoirs autochtones et de la biodiversité. Cette rencontre s’inscrit dans les nouvelles orientations portées par la Fondation Ma Bannière, qui œuvre pour faire du dialogue avec la société civile un outil d’ancrage du développement culturel et social. L’Iboga, plante endémique du Gabon, en a été le point focal. Qualifiée de « force gabonaise » par la Première Dame, cette plante est au croisement d’enjeux scientifiques, spirituels et géopolitiques.

Loin d’un simple symbole ancestral, l’Iboga suscite un intérêt croissant dans les milieux médicaux internationaux, notamment pour son potentiel dans le traitement des addictions. Des centres de recherche en Europe et aux États-Unis se penchent aujourd’hui sur ses principes actifs, tandis que le Gabon reste le seul pays au monde à abriter naturellement cette espèce. Dans ce contexte, le pays est confronté à une double exigence : préserver un héritage spirituel profondément enraciné dans les rites initiatiques bwiti, tout en définissant un cadre de valorisation respectueux de ses écosystèmes.

La Fondation Ma Bannière entend inscrire cette démarche dans une stratégie globale d’autonomisation des communautés rurales et de transmission des savoirs. En initiant ce dialogue avec BOTF, l’objectif est de favoriser des partenariats de terrain autour de la sensibilisation, de la formation des jeunes et du contrôle rigoureux de l’exportation des produits forestiers. La présence de chercheurs, de représentants communautaires et d’experts au sein de la délégation souligne la volonté d’avancer sur des bases concrètes, à la croisée des préoccupations sociales, environnementales et économiques.

L’implication directe de la Première Dame donne à cette initiative une portée diplomatique nouvelle. À travers la Fondation Ma Bannière, Zita Oligui Nguema cherche à repositionner les savoirs traditionnels comme levier de souveraineté culturelle et d’influence régionale. Dans un monde en quête de solutions naturelles et de récits alternatifs, l’Iboga devient un élément stratégique du soft power gabonais, à condition d’être défendu par des institutions solides et des politiques publiques cohérentes.

En donnant sa voix à l’Iboga, Zita Oligui Nguema rappelle que la modernité n’exclut pas l’héritage, mais le réinvente. Ce positionnement, à la fois local et global, marque une inflexion dans la manière dont le patrimoine immatériel est désormais perçu au sommet de l’État. La collaboration entre Ma Bannière et Blessings of the Forest pourrait bien préfigurer un modèle inédit de diplomatie verte et culturelle, ancrée dans les réalités du Gabon.

Derniers articles
Articles similaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici