La réception des délégations étrangères à la Maison-Blanche fait régulièrement l’objet d’analyses, tant les symboles diplomatiques comptent dans les relations internationales. En 2017, une photo avait suscité de vives critiques : Donald Trump, assis derrière son bureau, entouré de plusieurs présidents africains contraints de rester debout. Cette scène, largement relayée par les médias occidentaux, avait été perçue comme une marque de désinvolture, voire de mépris.

Pourtant, quelques années plus tard, une situation comparable a concerné les dirigeants européens venus accompagner Volodymyr Zelensky dans le cadre des discussions sur le conflit en Ukraine. Selon plusieurs correspondances diplomatiques rapportées par la presse, Donald Trump aurait imposé des conditions de protocole particulièrement dévalorisantes. Le président américain aurait exigé de recevoir Zelensky seul dans le Bureau ovale, reléguant les autres chefs d’État à attendre dans le couloir.
Une fois introduits, les dirigeants européens auraient été disposés en cercle face à Trump, dans une posture assimilable à celle d’un chef d’entreprise réunissant ses collaborateurs. Loin de l’image d’une rencontre entre égaux, cette mise en scène a rappelé les critiques formulées quelques années auparavant contre le traitement réservé aux délégations africaines. Le double standard dans la couverture médiatique interroge : l’indignation largement exprimée en 2017 s’est faite beaucoup plus discrète cette fois.

L’épisode a pris une tournure encore plus sensible lorsqu’au cours d’un point presse, Donald Trump s’est permis une remarque ironique sur la couleur des cheveux du président français Emmanuel Macron. Ce geste, perçu comme une humiliation publique, aurait profondément irrité Paris, d’autant plus que la séquence a été captée par les caméras présentes. Pour plusieurs observateurs, ce type de mise en scène illustre une conception hiérarchisée des relations diplomatiques.
En toile de fond, c’est la cohérence des réactions médiatiques qui est questionnée. Pourquoi une attitude jugée condescendante envers des dirigeants africains avait-elle suscité une telle couverture, alors que l’épisode impliquant les partenaires européens de Washington est passé presque sous silence ? Au-delà des sensibilités diplomatiques, la gestion symbolique des rencontres internationales demeure un élément crucial de l’équilibre politique mondial.