En déplacement officiel en Turquie, le président de la République gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a rencontré la communauté gabonaise établie à Ankara, marquant une volonté de renforcer le dialogue direct avec la diaspora. Cette démarche s’inscrit dans une série de rencontres similaires initiées depuis son accession à la magistrature suprême en août 2023, visant à inclure toutes les forces vives de la nation dans le processus de redressement du pays.
Face à une cinquantaine d’étudiants et de résidents gabonais, le chef de l’État a écouté une série de préoccupations récurrentes, dont les retards dans le versement des bourses, les difficultés d’accès aux stages et à l’emploi, ainsi que la lourdeur des démarches administratives. Des constats partagés par plusieurs communautés gabonaises à l’étranger, notamment en France, au Maroc ou au Sénégal, comme en témoignent diverses interventions lors de ses précédentes visites.
L’entretien a aussi mis en lumière la volonté des Gabonais de l’extérieur de contribuer au développement national, malgré la distance. Selon les chiffres de la Banque mondiale, les transferts de fonds de la diaspora gabonaise ont connu une hausse constante ces dernières années, traduisant une implication économique significative dans le pays. Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte où le gouvernement affiche sa volonté de « refonder la République » et d’améliorer la gouvernance.
Dans sa déclaration, Brice Oligui Nguema a affirmé que les doléances exprimées seront transmises aux administrations compétentes pour traitement. Une promesse en ligne avec l’approche pragmatique qu’il revendique depuis la mise en place du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), et qui vise à rétablir la confiance entre les citoyens et l’État.
La rencontre d’Ankara confirme une stratégie de proximité avec la diaspora, perçue non plus comme une simple réserve de main-d’œuvre ou de devises, mais comme un levier de transformation du Gabon. Une reconnaissance politique nouvelle, qui pourrait à terme redéfinir la place des expatriés dans la vie publique nationale, à condition que les engagements pris se traduisent par des mesures concrètes.
