Le Gabon, deuxième producteur mondial de manganèse avec 4,6 millions de tonnes extraites en 2023, prépare une évolution majeure de sa politique minière. Le gouvernement a décidé de mettre fin aux exportations de minerai brut d’ici 2029, afin d’encourager la transformation locale et d’augmenter la valeur ajoutée industrielle sur son sol.
Cette orientation stratégique a été au cœur des discussions lors de l’Exposition universelle d’Osaka, où le vice-président du gouvernement gabonais, Alexandre Barro Chambrier, a rencontré le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya, le 29 juillet 2025. L’échange a renforcé la coopération entre les deux pays, particulièrement dans les secteurs de l’industrie, de l’énergie, et des ressources naturelles.
Parmi les acteurs intéressés, Asia Minerals Limited (AML), société japonaise spécialisée dans le manganèse, envisage l’implantation d’une unité de transformation au Gabon. AML, déjà active en République Démocratique du Congo depuis mai 2025, souligne l’importance stratégique du Gabon dans la chaîne d’approvisionnement mondiale du manganèse.
Le groupe français Eramet, présent au Gabon depuis plus de trois décennies et employant environ 8 000 personnes, a réagi avec prudence à cette annonce. Malgré une chute de ses actions suite à la décision gouvernementale, Eramet se dit prêt à dialoguer pour adapter son modèle aux nouvelles exigences locales.
Cette dynamique s’inscrit dans une volonté plus large du Gabon de diversifier son économie, jusqu’ici dépendante du pétrole et du bois. En privilégiant la transformation industrielle et en attirant des investissements étrangers ciblés, notamment japonais, le pays vise à renforcer son autonomie économique et à stimuler la création d’emplois locaux.