Depuis près de cinq mois, le Gabon est confronté à une crise énergétique sans précédent, marquée par des délestages quotidiens qui paralysent l’économie et confisquent la vie quotidienne des citoyens. Pour remédier à cette situation, les autorités gabonaises ont signé, le samedi 15 février 2025, une nouvelle convention avec la société turque Karpowership, visant à stabiliser l’approvisionnement électrique du pays.
Ce partenariat prévoit l’ajout de 70 mégawatts (MW) au réseau électrique national, grâce à deux centrales flottantes stationnées à Libreville depuis mai 2024. Initialement suspendu en raison du coût élevé du contrat, l’accord a été renégocié pour répondre aux besoins urgents du pays tout en tenant compte des contraintes budgétaires. Les centrales utiliseront du combustible lourd et du gasoil dans un premier temps, avec une transition possible vers le gaz à l’avenir.

Le ministre de l’Énergie, Séraphin Akure Davin, a souligné que cette initiative est une réponse immédiate à une décennie de négligence des infrastructures énergétiques. Il a déclaré : « Pendant près de quinze ans, nous n’avons pas entretenu nos équipements ni renouvelé notre parc énergétique. L’accord que nous signons aujourd’hui est une solution d’extrême urgence.«
Ali Hjaies, directeur des opérations de Karpowership, a exprimé son optimisme quant à l’impact de ce partenariat sur la situation énergétique du Gabon. Il a affirmé que cette collaboration devrait progressivement mettre fin aux délestages, apportant ainsi une réponse attendue par la population. À court terme, l’objectif est de stabiliser définitivement la situation à Libreville.
Cependant, des voix s’élèvent pour rappeler que cette solution, bien que nécessaire, reste temporaire. Les experts appellent à des investissements durables dans les infrastructures énergétiques et à une diversification des sources d’énergie, notamment par l’intégration des énergies renouvelables, afin de garantir une autonomie énergétique pérenne pour le Gabon.