Le Gabon a fait une apparition remarquée au Forum sur les Compétences Numériques qui s’est tenu du 17 au 19 septembre 2024 à Manama, Bahreïn. La délégation gabonaise, dirigée par le ministre de l’Économie numérique et des Nouvelles Technologies de l’Information, le Général Rodrigue Bonjean Mbanza, accompagnée notamment du Directeur général de l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF), Alberto Wenceslas Mounguengui Moudoki, a activement participé à cet événement. Ce forum international s’est concentré sur les défis et les opportunités offerts par la transformation numérique mondiale, un sujet d’une importance cruciale pour le développement économique et social du Gabon.
Dès la première journée, le ministre gabonais a exposé les efforts entrepris par le Gabon pour moderniser ses infrastructures numériques et développer les talents locaux. En mettant en lumière les initiatives du gouvernement, il a souligné l’importance de la formation et de l’inclusion numérique pour réduire la fracture technologique qui persiste entre les zones urbaines et rurales. Cette intervention a permis de démontrer l’engagement du Gabon à s’inscrire pleinement dans la dynamique mondiale de la transition numérique, en s’appuyant sur des compétences locales et une modernisation des infrastructures essentielles.
Le deuxième jour, Alberto Wenceslas Mounguengui Moudoki a pris la parole lors d’un panel consacré à l’impact de la transformation numérique sur l’emploi. Il a insisté sur trois axes majeurs : la reconnaissance des compétences actuelles, leur développement continu, et l’adaptation à un environnement professionnel en constante mutation. Moudoki a également évoqué les défis spécifiques du Gabon, en particulier pour la jeunesse, les femmes et les travailleurs vieillissants, en soulignant l’importance d’une requalification ciblée pour garantir une intégration efficace dans cette nouvelle ère numérique.
Les discussions du forum ont abouti à des recommandations claires pour combler le fossé numérique. Les participants ont unanimement souligné la nécessité de transformer les systèmes éducatifs en introduisant des formations spécifiquement orientées vers les compétences numériques. En effet, il est désormais estimé qu’avant 2030, plus de 90 % des emplois nécessiteront des compétences numériques, alors même que 65 % des jeunes travailleront dans des métiers encore inexistants. Cette évolution radicale impose une requalification massive et une adaptation rapide aux nouveaux besoins du marché du travail, notamment dans les secteurs liés à l’économie verte, prévue pour créer plus de 30 millions d’emplois d’ici 2030.
Les gouvernements sont donc appelés à concevoir des stratégies inclusives pour que la transformation numérique bénéficie à toutes les couches sociales. Le forum a également mis en lumière l’importance de l’Intelligence Artificielle (IA), qui jouera un rôle clé dans l’automatisation des secteurs économiques et sociaux. L’IA est perçue non seulement comme un vecteur de croissance, mais aussi comme une solution pour réduire les inégalités sociales en fournissant des outils accessibles à tous, contribuant ainsi à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Enfin, la cybersécurité a été un thème central des discussions. Face à la recrudescence des cybermenaces, des solutions ont été proposées pour lutter contre des problématiques telles que le vol d’identité, la cyberintimidation, la désinformation et la violence en ligne. Ces pistes incluent une régulation plus stricte et une sensibilisation accrue, afin de protéger les utilisateurs des risques associés à la transformation numérique. Le forum a aussi mis en avant des projets soutenus par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Union Européenne (UE) pour renforcer les capacités des décideurs dans la conduite d’une transformation numérique inclusive et sécurisée.
