Le camp De Gaulle, haut lieu de l’histoire militaire franco-gabonaise, vient d’achever sa mue. Symbole longtemps associé à la présence étrangère, ce site stratégique de Libreville se transforme aujourd’hui en Académie Militaire gabonaise. Cette décision marque un tournant fort dans la reconquête des instruments de souveraineté nationale, voulue et portée par le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition et Chef Suprême des Forces de Défense et de Sécurité.
L’annonce a suscité une vague d’enthousiasme dans les rangs de l’armée. « Il l’a promis, il l’a fait », affirment plusieurs cadres militaires, saluant une démarche qui dépasse le symbole. Le nouveau visage de cette ancienne emprise militaire française témoigne d’un ancrage résolu : faire de cette académie un centre de formation d’excellence, au service du Gabon et du continent africain.
Son histoire est marquée par un retour inattendu. L’école militaire, d’abord installée au Mali avant sa fermeture en 2020, renaît aujourd’hui sur le sol gabonais. Pour le Colonel Éric Ivala, à la fois ancien élève et désormais commandant de l’Académie, le symbole est fort. « Je suis un produit de cette école, et aujourd’hui, je la retrouve dans mon pays. Mieux encore, j’en suis le commandant. Forcément, j’en suis fier », confie-t-il avec émotion.
Derrière cette renaissance, c’est une nouvelle vision de la défense qui s’exprime. L’Académie, bien qu’ouverte aux nationalités étrangères, forme avant tout une jeunesse gabonaise déterminée, disciplinée, et engagée dans une démarche de responsabilité. Ce repositionnement intervient dans un contexte de retrait progressif des forces françaises : de 1 200 soldats il y a dix ans, il n’en reste aujourd’hui qu’environ 200, chargés uniquement de missions techniques et de formation.
Mais les ambitions vont plus loin. En plus de l’enseignement militaire classique, l’Académie intégrera une école d’administration militaire et un pôle spécialisé dans les questions environnementales, la prévention des risques et la gestion durable des ressources. Par cette approche élargie, les autorités affirment leur volonté de faire de l’armée un acteur central du développement national et de la résilience. Le message est limpide : le Gabon reprend la main sur sa sécurité, dans un cadre souverain, structuré, et tourné vers l’avenir.
