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samedi, juillet 26, 2025

Justice gabonaise : le Procureur général recadre les critiques internationales des conseils des Bongo Valentin

La justice gabonaise ne compte pas se laisser dicter ses décisions. Le Procureur général près la Cour d’appel de Libreville, Dr Eddy Minang, a tenu une conférence de presse remarquée ce mercredi 23 juillet 2025 pour répondre aux critiques suscitées par la mise en liberté provisoire de l’ex-Première Dame Sylvie Bongo et de son fils, Noureddin Bongo Valentin. Entre rigueur juridique, rappel à la déontologie et mise en garde contre les ingérences étrangères, le haut magistrat a tenu à réaffirmer l’indépendance des institutions judiciaires du pays.

D’entrée de jeu, Dr Minang a rappelé que la décision querellée s’appuie sur le Code de procédure pénale gabonais, notamment les articles 132 et 143, qui permettent à toute personne mise en examen de solliciter une liberté provisoire à tout moment, si les conditions sont réunies. Il a fermement corrigé les interprétations erronées évoquant une prétendue « détention provisoire », une notion qu’il a qualifiée d’absente du corpus juridique national. Visiblement irrité, il a dénoncé une « erreur grossière » commise par un avocat étranger, allant jusqu’à railler son niveau de compétence.

Au-delà des précisions juridiques, le Procureur général a tenu à rappeler les principes déontologiques auxquels doivent se conformer tous les professionnels du droit, de Libreville à Paris. Citant l’article 10 du Règlement intérieur des barreaux français et un arrêt de la Cour de cassation, il a insisté sur les limites de la liberté d’expression des avocats. Les attaques verbales contre la justice gabonaise, jugées diffamatoires, pourraient donner lieu à des suites auprès des instances disciplinaires françaises, a-t-il averti.

Dr Minang a ensuite élargi son propos à une critique plus large du traitement réservé aux justices africaines par certains milieux occidentaux. Il a dénoncé un regard empreint de condescendance, hérité selon lui des réflexes post-coloniaux. Pour illustrer son propos, il a rappelé avec ironie que l’un des avocats les plus virulents à l’égard du Gabon a étudié à l’université où lui-même a soutenu une thèse de doctorat avec les félicitations du jury. Dans un trait à la fois mordant et savamment calculé, il s’est dit prêt à le « prendre en encadrement ».

Par cette intervention peu commune, le Procureur général a souhaité remettre les pendules à l’heure, à la fois sur le plan du droit et du respect institutionnel. Son message est clair : la justice gabonaise n’est ni sous tutelle, ni en déficit de compétence. Et face aux discours empreints d’arrogance ou de désinformation, elle entend désormais faire valoir sa souveraineté avec fermeté.

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