À l’approche de l’élection présidentielle du 12 avril, Brice Clotaire Oligui Nguema affirme sa volonté de s’imposer comme le candidat de l’unité nationale. Dans un entretien accordé à RFI et France 24, l’ex-général, désormais affranchi de son statut militaire, insiste sur son refus d’être l’homme d’un parti ou d’un groupe restreint. Sa candidature, dit-il, s’inscrit dans une démarche de rassemblement dépassant les clivages politiques traditionnels.
Interrogé sur les critiques concernant l’exclusion de certaines figures de l’opposition, il se montre catégorique. « Un général qui a mené un coup de libération ne peut pas avoir peur d’un Ondo Ossa ou d’un Maganga Moussavou », tranche-t-il, écartant tout procès en partialité. Selon lui, les règles du jeu électoral ont été établies par les Gabonais eux-mêmes et doivent être respectées par tous.
Oligui Nguema met en avant les réalisations de la transition, citant notamment la gratuité des frais de scolarité et le paiement des pensions de retraite. Toutefois, il reconnaît l’ampleur des défis à relever : chômage persistant, poids de la dette publique, infrastructures énergétiques insuffisantes. « Nous avons hérité de ce passif, mais nous faisons des efforts pour y remédier », assure-t-il, revendiquant une approche pragmatique.
À quelques jours du scrutin, il se pose en artisan du changement. « Ce pays doit changer et il va changer », affirme-t-il avec détermination. Rejetant toute assimilation aux autres transitions militaires sur le continent, il défend une trajectoire propre au Gabon, fondée sur la stabilité et la transformation des institutions.
Porté par cette dynamique, Oligui Nguema joue sa légitimité sur une promesse : incarner une rupture crédible avec le passé, tout en assurant la continuité de l’État. Son pari est clair : convaincre les Gabonais qu’il est l’homme du renouveau, au-delà des appartenances partisanes.