À Istanbul, le 1ᵉʳ août 2025, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a engagé un tournant stratégique. À l’occasion de sa visite d’État en Turquie, il a présidé le Forum d’Affaires et d’Investissement Turquie–Gabon, une plateforme de dialogue direct entre investisseurs turcs et institutions économiques gabonaises. L’objectif : ouvrir le marché gabonais à de nouveaux capitaux et accélérer des partenariats concrets dans les secteurs clés de l’énergie et du développement industriel.
Organisé par le Conseil des Relations Économiques Internationales (DEIK), en collaboration avec la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG) et l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI-Gabon), le forum a attiré une délégation fournie d’entrepreneurs turcs. Pour Ankara, cette rencontre confirme l’intérêt grandissant pour l’Afrique centrale, tandis que Libreville y voit un levier pour diversifier ses partenaires économiques au-delà des cadres traditionnels.
Trois accords majeurs ont été signés au cours de cette rencontre. Le plus significatif prévoit la construction d’une centrale thermique à gaz de 1 000 MW par le géant turc AKSA Enerji, avec financement et infrastructures énergétiques à la clé. Un second protocole pose les bases d’un cadre de promotion des investissements bilatéraux, et un troisième acte institue un Conseil d’affaires Gabon–Turquie, destiné à structurer les échanges entre les secteurs privés des deux pays.
Lors de son discours, le chef de l’État gabonais a mis en avant une approche fondée sur « la transparence, la performance et le partage de valeur ». Une déclaration en phase avec les attentes exprimées par les acteurs économiques turcs, intéressés notamment par les projets d’infrastructures, d’agro-industrie et de logistique. Plusieurs rencontres bilatérales en marge du forum ont permis d’approfondir des pistes de coopération à moyen terme.
Istanbul n’a donc pas été qu’une escale diplomatique. Elle marque une volonté assumée du pouvoir gabonais de repositionner le pays sur l’échiquier économique régional, en misant sur des partenariats à forte valeur ajoutée. Les engagements pris devront toutefois se traduire par des résultats mesurables pour convaincre d’un réel changement de cap dans la politique d’attractivité du Gabon.
