À Libreville, la deuxième édition de la Journée de la Femme Fiscaliste a mis en lumière une ambition partagée : faire de la fiscalité un levier d’autonomie pour les femmes. Organisée par la Direction Provinciale des Impôts de l’Estuaire et la Direction des Grandes Entreprises, et placée sous le parrainage de la ministre de la Défense nationale Brigitte Onkanowa, cette rencontre du 31 mai a rassemblé entrepreneures, cadres et actrices institutionnelles autour d’un objectif concret : rendre les règles fiscales plus accessibles, plus claires, et mieux adaptées aux réalités économiques vécues par les femmes.
Cette initiative s’inscrit dans la dynamique ouverte par la Journée nationale de la Femme gabonaise du 17 avril. Pour la directrice provinciale des impôts, Lola Dulcinette Akoma Ledjele, il s’agit de reconnaître le rôle central des femmes dans la création de valeur, qu’elles exercent dans l’économie formelle ou dans des circuits informels encore sous-estimés. En présence de la ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfance et du directeur général des impôts, l’événement a posé un constat clair : les obstacles fiscaux continuent de pénaliser l’insertion économique des femmes.
L’accent a été mis sur l’approche pédagogique. Des formations pratiques ont permis de démystifier les démarches fiscales, de clarifier les obligations, et de présenter des outils adaptés aux très petites entreprises. L’événement a également favorisé des échanges concrets avec les banques, les acteurs du numérique et les services publics, afin de mieux articuler fiscalité, financement et accompagnement. Un réseau de soutien, encore embryonnaire, commence ainsi à se structurer autour de ces femmes contribuables, souvent seules face à une administration perçue comme lointaine.
Six intervenantes venues de divers horizons – du conseil fiscal à la grande distribution en passant par la banque – ont porté les débats. Leurs parcours, souvent construits hors des circuits classiques, ont illustré une conviction partagée : l’impôt, bien compris et bien utilisé, peut devenir un outil de développement et non une simple contrainte. Leurs témoignages, ancrés dans l’expérience, ont contribué à redéfinir le rapport que les femmes entretiennent avec l’administration fiscale.
La clôture a donné le ton : renforcer les compétences fiscales des femmes pour accélérer leur intégration dans l’économie structurée, réduire les malentendus avec les services fiscaux et faire émerger un tissu d’ambassadrices capables de relayer l’information au plus près du terrain. L’édition 2025 s’inscrit dans un mouvement plus large, celui d’une fiscalité de proximité, porteuse de droits autant que de responsabilités, et appelée à devenir un vecteur d’émancipation dans un Gabon en mutation.