Le 22 janvier 2025, Ike Ngouoni Aila, ancien conseiller spécial et porte-parole de la présidence de la République, a annoncé sa démission du Parti Démocratique Gabonais (PDG). Cette décision, révélée dans une correspondance envoyée à la direction du parti, s’inscrit dans un contexte de fragilité croissante de l’ex-parti au pouvoir, marqué par une succession de départs depuis le début de la transition politique au Gabon.
Selon des sources proches, Ngouoni aurait exprimé son intention de redéfinir son engagement politique autour d’une vision patriotique renouvelée. « Je souhaite donner un nouvel élan et une nouvelle trajectoire à mon action pour le Gabon », aurait-il déclaré à ses proches collaborateurs. Ce repositionnement, perçu comme un éloignement des structures partisanes classiques, semble en phase avec les aspirations de changement qui gagnent un parti de l’opinion publique gabonaise.
La démission d’Ike Ngouoni intervient dans un climat délicat pour le PDG, autrefois pilier du paysage politique national. Depuis le renversement du régime ‘Bongo’ en août 2023, le parti peine à maintenir sa cohésion face à des critiques croissantes et à l’érosion de son influence. Le départ d’un cadre de son envergure ravive les interrogations sur la capacité du PDG à se réinventer dans cette nouvelle ère politique.
Pour certains observateurs, ce choix pourrait aussi s’expliquer par un désir personnel de tourner la page sur des épisodes difficiles de sa carrière, notamment sa détention et les traitements qu’il a qualifiés d’« inhumains et rétrogrades », dans l’indifférence totale de ses camarades PDGistes. Cet épisode semble avoir redéfini ses priorités, alimentant une volonté de rupture avec les pratiques politiques qu’il juge dépassées.
La stratégie de Ngouoni demeure, pour l’instant, relativement floue. Si aucune initiative politique concrète n’a encore été annoncée, son discours suggère une ambition de s’aligner sur des valeurs de transparence, de responsabilité et d’action au service de la population. Cette posture pourrait séduire un parti de l’électorat désillusionné par les élites traditionnelles.
Dans les semaines à venir, l’orientation qu’il donnera à ce nouveau chapitre de son engagement sera scrutée de près. Si certains y voient un simple repositionnement personnel, d’autres estiment qu’il pourrait jouer un rôle clé dans le façonnement d’une nouvelle offre politique, adaptée aux attentes des Gabonais en quête de renouveau.