Après une longue mise en retrait suite à des accusations présumées d’une justice aux ordres, Ike Ngouoni fait un retour remarqué sur la scène politique. Depuis sa libération en 2024, il s’exprime avec davantage de liberté, prenant position sur les grandes questions nationales et déconstruisant les récits biaisés véhiculés par certains cercles politiques. Ce regain d’activité trouve un nouveau prolongement dans la création d’un parti : Les Engagés ! Un nom affirmé, un projet structuré, un message clair.
Ce mouvement, lancé aux côtés d’Henriette Aurélia Mombey et d’Habiba Issa, entend incarner une autre façon de faire de la politique. L’une est Porte-parole, l’autre Secrétaire Exécutive : deux figures féminines investies qui portent la promesse d’un engagement sincère, enraciné dans les réalités sociales du pays. Le parti revendique une posture différente, à rebours des clivages traditionnels, et refuse de s’enfermer dans les rôles d’opposition automatique ou de suiveur silencieux.
Les Engagés ! entendent réinvestir l’espace public avec des propositions solides et une parole crédible. Ils s’adressent à une population diverse — enseignants, fonctionnaires, étudiants, retraités, membres de la diaspora — qui ne veut plus choisir entre résignation et colère. À travers une ligne politique rigoureuse et accessible, le mouvement appelle à recentrer le débat sur l’intérêt collectif, loin des routines partisanes et des slogans sans lendemain.
Le manifeste du parti développe une vision politique articulée autour de six principes : Progrès, Responsabilité, Ouverture, Justice, Engagement, Travail. Plus que des mots d’ordre, ces valeurs sont présentées comme des critères d’évaluation de l’action publique. Le document fondateur, disponible sur demande, ne cherche pas à séduire par des promesses mais à instaurer une exigence de cohérence entre les intentions et les actes.
La phase qui s’ouvre sera décisive. Dans un contexte où les règles encadrant la création des partis sont en cours de formalisation, Les Engagés ! devront convaincre 9 000 citoyens de les rejoindre, aligner des candidats sur l’ensemble du territoire et se conformer aux exigences budgétaires fixées par la Cour des comptes. Mais le message est clair : pour ses initiateurs, ce parti n’est pas un instrument de plus, c’est une alerte. Une main tendue à celles et ceux qui croient encore possible une politique ancrée, partagée, exigeante.