A quelques jours du grand sommet sur les forêts qui se tiendra à Libreville au Gabon, les 1er et 2 février 2023 auquel est convié le président français Emmanuel Macron, la très partisane journaliste du média Libération s’est vue opposer une fin de non-recevoir pour rallier notre pays. Payant ainsi le prix de ses analyses controversées et très souvent teintées de contrevérités et visant à ternir l’image des autorités gabonaises.
« C’est une décision justifiée à plus d’un titre », explique une source au sein de la diplomatie gabonaise. « Le journal Libération n’est pas un journal d’information. C’est un journal d’opinion. Il est libre de tenir les propos qu’il souhaite dans les limites permises par la loi. ». « On ne peut pas impunément s’attaquer aux autorités d’un pays souverain et s’attendre ày être accueilli à bras ouverts. »
« Mais », rencherit aussitôt cette source, « le Gabon est un Etat souverain. Il est, symétriquement, libre d’accueillir ou non qui il souhaite sur son sol. La liberté vaut dans les deux sens, pour les uns comme pour les autres », fait observer ce diplomate qui rappelle que « nulle part dans le monde, dans aucun pays, demander un visa signifie qu’on vous l’accordera. »
Et d’insister : « Libération ne publie que des articles à charge sur le Gabon. Cela correspond à sa ligne éditoriale. Encore une fois, libre à lui de le faire. Mais Souffrez que le Gabon jouisse, en tant qu’Etat, de la même liberté en choisissant qui entre ou pas sur son territoire. Ça paraît être le minimum ».
La France l’avait elle-même déjà fait
Une autre source prend, elle, y va sans détour. « Quand quelqu’un vous crache matin, midi et soir à la figure, vous n’êtes pas obligé de lui ouvrir votre porte et de le laisser entrer ».
Avant de souligner que, dans le même cas, la France aurait pris une décision similaire. « Si ma mémoire est bonne, les autorités françaises sont même allées jusqu’à interdire de diffusion sur son sol un média (RT France en 2022 après le déclenchement de l’invasion russe en Ukraine, NDLR) parce que sa ligne éditoriale ne correspondait pas à ses vues » rappelle-t-il. « Or », fait-il remarquer, « ce qui est légitime en France devrait aussi l’être au Gabon. Sauf à penser bien sûr que vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà », ironise-t-il, en citant un proverbe français.
D’après un responsable de la société civile gabonaise très actif dans le secteur de l’environnement, il faut garder à
l’esprit la priorité à l’occasion du One Planet Summit. « On sait que certains journalistes sont là pour parler de politique intérieure. Aussi, disons-le, pour faire du sensationnalisme, du buzz. Mais (…) chaque chose en son temps. Le temps des élections viendra. Ce qui importe aujourd’hui, c’est de parler de la forêt et de la manière dont on doit la protéger. Tout le reste, c’est de la pollution », précise-il, dans un art consommé de la formule.
Le goût amer du forum organisé en 2015 à Libreville
Un point de vue que partage un responsable de l’organisation du One Planet Summit. « J’ajouterais que, quand on veut donner des leçons, il faut veiller à être soi-même irréprochable », raille-t-il. « Or, je ne suis pas sûr que Libération l’a toujours été, en particulier s’agissant du Gabon », dit-il dans un sourire entendu.
En 2015, le Groupe Libération avait organisé un forum au Gabon. Il avait alors empoché la coquette somme de 2,3 milliards de francs CFA (3,5 millions d’euros). « Malgré les cris d’Orfraie poussés par certains au sein de la rédaction du journal, cet argent n’a jamais été restitué que je sache. Afficher de beaux sentiments quand ça ne coûte pas cher, ça ne vaut pas grand chose », cingle-t-il, appelant chacun à ne pas avoir la mémoire courte.