À Libreville, le coup d’envoi des conférences budgétaires 2026 révèle un changement de cap assumé par le président Brice Clotaire Oligui Nguema. Sous son impulsion, le cycle budgétaire du Gabon se veut désormais rigoureux, transparent et arrimé aux capacités réelles de l’État. Loin des pratiques anciennes où les prévisions reposaient sur des hypothèses incertaines, l’exercice budgétaire se transforme en outil stratégique, au service d’une performance accrue de l’administration publique.

Dès l’ouverture, le 21 juillet 2025 à la Vice-Présidence du Gouvernement, la méthode du président s’est imposée : chaque ministère est invité à fonder ses ambitions sur des recettes identifiées et à justifier ses besoins par des résultats mesurables. La séparation stricte entre discussions sur les recettes et arbitrages sur les dépenses illustre cette volonté de rationalisation. L’heure n’est plus aux budgets expansifs, mais à un équilibre maîtrisé, dicté par une logique de rendement et d’impact.
Dans un contexte de transition politique et économique, cette nouvelle approche vise aussi à restaurer la crédibilité du Gabon, tant à l’interne qu’auprès de ses partenaires internationaux. La dépendance aux revenus pétroliers et douaniers n’est plus considérée comme une fatalité : le chef de l’État appelle à mobiliser l’ensemble des ressources fiscales et non fiscales, dans une optique de souveraineté et de diversification des revenus.

Cette réforme s’inscrit dans le prolongement des ambitions du « Gabon économique », tracées lors du forum de février. Le budget devient un levier d’investissement dans les secteurs clés : infrastructures, agriculture, digitalisation de l’administration. À moyen terme, les projections tablent sur une croissance soutenue, portée par des réformes sectorielles structurantes. Mais au-delà des chiffres, c’est une nouvelle philosophie de l’action publique qui s’impose : celle de l’efficacité et de la cohérence.
Enfin, cette transformation budgétaire répond à un impératif politique : rétablir la confiance entre l’État et ses citoyens. En misant sur la transparence, la responsabilité ministérielle et la reddition des comptes, Oligui Nguema entend poser les bases d’un contrat social renouvelé. Face aux pesanteurs administratives et aux routines anciennes, le président choisit la méthode et la rigueur. Et c’est désormais dans le maniement des chiffres que se joue une part essentielle de la réforme de l’État gabonais.