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samedi, mai 24, 2025

Gabon : Suspicion de fraude à la SEEG via un système électronique sensé être désactivé depuis longtemps, une enquête surprise diligentée et déjà 3 agents mis en cause

Une enquête minutieuse, orchestrée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) suite à une dénonciation du nouveau Directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), a permis de mettre à jour un système de fraude sophistiqué. Ce réseau illégal, basé sur l’utilisation non autorisée du serveur Supprima 3, avait été mis en place par Sigma Technologie, un prestataire de la SEEG, et fonctionnait en parallèle du système officiel pour émettre des tickets Edan. Ce mécanisme frauduleux a été démantelé et ses principaux administrateurs arrêtés.

Dans un contexte où les Gabonais peinent à joindre les deux bouts, certains individus peu scrupuleux ont profité de la situation pour s’enrichir aux dépens de l’État. Cette fraude, révélatrice des failles dans le système de sécurité informatique de la SEEG, mettait en lumière la capacité d’un réseau mafieux à générer des tickets Edan sans reverser de fonds à l’État, exploitant ainsi les vulnérabilités des systèmes internes.

Tout a commencé par une suspicion de fraude sur les serveurs encore actifs, qui semblaient inexplicablement augmenter les charges des consommateurs. Le CTRI, en collaboration avec la direction générale de la SEEG, a donc mené des perquisitions dans les quartiers Louis, Batavea et Rénovation, ciblant Sigma Technologie, une filiale du groupe TLDC. Ces opérations ont conduit à la saisie de matériel informatique, révélant ainsi le pot aux roses : un serveur supposément hors ligne, mais en réalité encore fonctionnel.

Le serveur Supprima 3, bien que théoriquement déconnecté et retiré de la production, continuait de fonctionner en secret. Il permettait à Sigma Technologie d’opérer en parallèle de la SEEG, utilisant la même architecture informatique pour émettre des tickets et débloquer des compteurs électriques à leur profit. Ce système parallèle, interconnecté via une liaison Bel Air, a permis à cette société clandestine de s’enrichir en dehors du cadre légal.

Trois agents de la SEEG sont directement impliqués dans cette fraude : Guy Armel Koumba, responsable de la division Études, Serge Periny Ogowan, cadre de la même division, et Régis Dondia, Directeur des systèmes d’information. Interpellés pour nécessité d’enquête, ces agents n’ont pour l’instant rien révélé de plus sur leur implication, mais les informations obtenues laissent entendre qu’ils étaient responsables de la migration du serveur Supprima 3 vers Supprima 6 pour gérer les compteurs à prépaiement.

Cette affaire, loin d’être close, soulève de nombreuses questions sur la sécurité des systèmes informatiques de la SEEG et sur l’ampleur de la corruption qui pourrait encore sévir au sein de l’entreprise. De nouvelles révélations pourraient bientôt éclater alors que l’enquête se poursuit. Affaire à suivre.

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