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dimanche, décembre 8, 2024

Gabon : Plus que jamais hantés par les démons du passé, Alexandre Barro Chambrier et Jean Ping échouent à se mettre d’accord à quelques mois de la présidentielle de 2023

Le patron – aujourd’hui très esseulé – de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) recevait, ce mercredi 30 novembre 2022, le président du Rassemblement pour la patrie (RPM). Cependant, au lieu d’aborder l’avenir et l’élection présidentielle de 2023, c’est le passé que cet ancien très proche du président Omar Bongo a préféré se ressasser.

Devrait-on y voir une erreur de communication ? Ou serait-ce un acte manqué alors qu’il est très fréquemment décrit, tant du côté de la majorité que de l’opposition, comme « l’homme du passé » pour reprendre l’expression d’un ancien président français ?

En recevant Alexandre Barro Chambrier aujourd’hui, c’est par pure nostalgie, et non envisager l’avenir, que Jean Ping a préféré se (re)tourner.

« En recevant ce jour, le Président du RPM Alexandre Barro Chambrier, j’avais à l’esprit le rassemblement, socle de la mobilisation des Gabonais.e.s en août 2016, mais aussi de la reconstruction du Gabon », a tweeté Jean Ping, comme si pour lui le temps s’était arrêté depuis que tous les deux ont rallié l’opposition il y’a plus de 6 ans.

Derrière les sourires de façade et des politesses de circonstances échangées en public, on doute que le président du RPM ait obtenu ce qu’il était venu quérir : l’hypothétique ralliement de Jean Ping à sa candidature lors de l’élection présidentielle de 2023.

Ces dernières semaines, le président du RPM a mis un coup d’accélérateur à son programme politique. Il essaie de capitaliser sur les déboires récents d’un de ses concurrents, Guy Nzouba-Ndama, désormais hors-course suite à son interpellation le 17 septembre dernier à la frontière avec le Congo avec en sa possession 1,18 milliard de FCFA en espèces.

Mais Barro Chambrier essaie également de prendre de court un acteur majeur l’opposition : la présidente de l’UN, Paulette Missambo, qui a tenu son congrès le week-end dernier et qui ne dissimule guère de son mépris pour Barro Chambrier. « Pour elle, Barro Chambrier n’est tout simplement pas l’homme de la situation en 2023 », lâche un de ses plus proches collaborateurs.

C’est cependant tout sauf une surprise. Le 15 novembre 2021, à peine élue présidente de l’UN devant Paul-Marie Gondjout, Paulette Missambo avait sèchement rejeté la main hypocritement tendue par Alexandre Barro Chambrier qui lui offrait de fait une alliance. Autour de sa personne à lui bien évidemment…

Une pilule qui passe très mal pour Paulette Missambo et les siens à l’Union Nationale.

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